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Culture du girofle I Un trop-plein de récolte à Ndzuani

Culture du girofle I Un trop-plein de récolte à Ndzuani

Société | -   Sardou Moussa

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La récolte de cette année est, à ce point, abondante que les producteurs ne savent parfois pas quoi en faire ! «Vous voyez que les propriétaires de girofle ne trouvent même plus de personnel pour le cueillir ! C’est un problème...», fait remarquer Ahmed Nassor, un producteur agricole de Sima.

 

À Ndzuani, tout le monde s’accorde à dire que la crise inflationniste et la pénurie du riz ont pu être supportées par les consommateurs grâce, en grande partie, au girofle. Il y a eu cette année, en effet, beaucoup de girofle dans l’île. La super récolte est visible dans les rues de tout Ndzuani (à l’exception de Mutsamudu) : des étalages de clous de girofle occupent partout les trottoirs et parfois la chaussée. C’est l’étape du séchage, avant la mise en sac et la vente aux collecteurs, au prix cette fois de 2 500 francs le kilogramme sec. La quantité de girofle produit aux Comores se situe le plus souvent entre 2 000 et 3 000 tonnes,  mais peut aller au-delà.

 

Une estimation non officialisée de la production de cette année (la cueillette se poursuit encore) table sur 4 000 tonnes. L’île de Ndzuani produit plus de 70 % du girofle exporté par notre pays. Premier produit d’exportation national (plus de 40% des exportations) devant la vanille et les huiles essentielles, pouvant rapporter au pays jusqu’à 20 milliards de francs comoriens par an en cas de très bonne récolte, l’on imagine en effet à quel point sa campagne stimule l’économie et la consommation nationales.

Entre 200 et 250 francs le kilo avec les tiges

La récolte de cette année est, à ce point, abondante que les producteurs ne savent parfois pas quoi en faire ! «Vous voyez que les propriétaires de girofle ne trouvent même plus de personnel pour le cueillir ! C’est un problème...», fait remarquer Ahmed Nassor, un producteur agricole de Sima. La cueillette du girofle est en fait un travail difficile et risqué, qui est généralement assuré par des jeunes gens aguerris, le plus souvent issus de la région de Nyumakele. Ils cueillent le produit et le facturent au propriétaire entre 200 et 250 francs le kilo avec les tiges, ou bien ils cueillent, séparent les clous des tiges et partagent en deux la cueillette avec le propriétaire. 


Une anecdote qui illustre combien les cueilleurs ne suffisent plus cette fois : samedi dernier, dans une localité de la région de Sima, un homme d’un certain âge est tombé d’un giroflier (les accidents de ce genre sont fréquents) et s’est grièvement blessé. C’est un homme qui vit en France, peu familiarisé avec les activités champêtres, qui était juste de passage dans l’île. Mais voyant son girofle «périr» dans les branches, parce que ne trouvant personne pour le cueillir, il s’est vu contraint de grimper lui-même au giroflier....

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