Les faits seraient extrêment graves pour que Saïd Ali Chayhane et Kamalidini Soeufou, ministre des Finances et directeur des douanes, prennent l’avion pour Fomboni et regagnent la capitale fédérale le même jour du jeudi 14 septembre.
Dès leur descente d’avion ils ont directement rencontré le gouverneur Fazul dans son palais de Bonovo avant d’aller déposer leur baluchon à la direction régionale des douanes sise au port de Bangoma.
Devant un parterre de ce qui reste des cadres des gabelous locaux, le patron des douanes aurait eu des mots très durs à l’endroit de ses collaborateurs insulaires dont les cinq occupant les plus hautes responsabilités ont été suspendus il y a quelques jours avant que ce soit le tour de Fassirou Issoufa, le directeur régional, un moment épargné mais qui n’a pas pu finalement sauver sa tête.
Selon des informations proches du service et confirmées en grande partie par Attoumane Assane Maoulana, conseiller du gouverneur à la tête d’une commission en charge du suivi du dossier, cette mascarade ferait suite à un rapport d’une inspectrice adressé à la direction générale des douanes à Moroni, faisant état de la mise en place d’une véritable machine à détourner qui aurait selon les calculs, porté un préjudice de plus de 200 millions de nos francs pour une petite douzaine de mois.
Ça pourrait être la partie émergée de l’iceberg mais si on pousse l’enquête un peu plus loin, on risquerait de découvrir des choses pas très catholiques, assure un cadre.
L’ampleur des dégâts serait telle qu’à en croire le conseiller Maoulana, le directeur général des douanes aurait à un moment donné évoqué l’éventualité de la fermeture du centre douanier de Mohéli qui
échappe à tout contrôle de Moroni devenant depuis des années un Etat mafieux dans l’Etat avec ses propres règles.
Mais cette extrémité a été écartée et les autorités ont dû recourir au doyen Mohamed Hamada épaulé par 2 hauts cadres dépêchés de Ndzuani pour sauver les meubles et parer au plus pressé.
La guillotine a été aussi usitée à la santé dans la journée du 15 novembre avec le limogeage de la directrice Marie Anne Nadhiffou en guerre froide depuis des mois avec sa commissaire qui a fini par la suspendre de ses fonctions en attendant la nomination d’un nouveau directeur par un Fazul plus Ronaldo que jamais.