Le chef de l’Etat, Azali Assoumani, a décrété un deuil national de sept jours, d’après le décret N°24-185/Pr publié hier lundi 16 décembre. Le deuil court du « 16 au 22 décembre 2024 inclus suite au passage du cyclone Chido qui a fait de nombreuses victimes et de nombreux dégâts matériels sur l’archipel des Comores, principalement à Mayotte», indique le décret qui ajoute que « le drapeau de l’Union des Comores érigé sur les lieux, bâtiments publics et édifices publics sont mis en berne».
Un suivi de l’évolution de la situation de l’île
De passage, vendredi, samedi et dimanche, au Centre des opérations de secours, le chef de l’Etat n’a eu de cesse d’appeler à la solidarité envers « nos frères et sœurs de l’île de Mayotte », ordonnant les services de l’Etat à rester en attente de l’évolution de la situation sur place et à prendre toutes les dispositions nécessaires pour répondre à tout besoin qui pourrait être exprimé dans les prochains jours et semaines.
Dans un communiqué intitulé « Soutien et solidarité envers les frères et sœurs de l’île comorienne de Mayotte », en date du dimanche 15 décembre, le président Azali Assoumani a « exprimé ses condoléances émues et sa compassion aux familles endeuillées, tout en souhaitant un prompt rétablissement aux blessés », ajoutant « qu’en dépit de la violence du cyclone, ayant cause des dégâts humains et matériels considérables, la force et la résilience de nos frères et sœurs mahorais permettront de surmonter cette dure épreuve ». (Lire communiqué intégral, page 4).
Une course contre la montre à Mayottte
Après l’accalmie, le pays est ainsi désormais suspendu au bilan humain de Chido à Mayotte où des tristes prévisions laissent penser à un nombre élevé de victimes dans les zones à forte densité urbaine. Hier soir, un bilan encore provisoire faisait état de « 20 décès ». Mais ce chiffre pourrait dépasser « des centaines, voire des milliers », selon les données relayées par la presse régionale et internationale.
Les habitations fragiles n’ont pas résisté aux vents violents de Chido qui soufflaient jusqu’à 225km/h. Des dizaines de milliers de personnes sont sans abris. Le cyclone ayant touché directement ou indirectement plus de 250.000 habitants, soit près de 85% de la population locale. Des habitants sont pris en charge dans des centres d’hébergement d’urgence. D’autres restent dans leurs domiciles pour sauver ce qui peut l’être et retrouver un début de quiétude.
L’hôpital de Mayotte a repris ses services à un rythme limité. Le bâtiment ayant subi d’importants dégâts. Des services essentiels fonctionnent difficilement. Les infrastructures électriques sont en grande partie détruites ou non fonctionnelles. Les moyens de communications sont compromis. Les réseaux d’approvisionnement en eau sont complément endommagés dans plusieurs zones de l’île.
Des risques sanitaires sont annoncés par des responsables locaux. Des kits d’urgence sont distribués aux habitants. Une élue locale, Salama Ramia, décrit une situation de catastrophe à Mayotte. «Il n’y a malheureusement pas d’eau, pas d’électricité », déplore-t-elle. «Il est urgent que les aides arrivent, surtout quand vous voyez des enfants, des bébés, à qui on n’a rien de concret à proposer », a-t-elle ajouté, citée par la chaîne française d’information Bfm Tv.
Des témoignages glaçants de victimes, permet de mesurer le niveau élevé des dégâts dans toute Mayotte et la souffrance des familles qui ont pratiquement tout perdu. Hier, une course contre la montre est engagée pour venir en aide aux sinistrés qui se comptent par milliers, selon les medias locaux. La situation devient de plus en plus difficile en dépit des actions d’assistance et des mesures d’urgence prises ces dernières 24h pour accompagner le plan de secours activé dimanche matin. Une nouvelle mise à jour du bilan du cyclone à Mayotte est attendue ce mardi dans la matinée.