La journée du mercredi est une journée d’angoisse sur l’ensemble du territoire national, suite aux menaces cycloniques confirmées depuis avant-hier par la direction technique météorologique des Comores. C’est dans ce contexte que depuis 7h du matin d’hier, une cellule de crise a été mise en place au Cosep. Toutes les équipes de sécurité ont investi toutes les régions. Si à 10h du matin, le niveau de l’alerte état jaune, au fil de la journée, les menaces se sont précisées allant du niveau orange à un niveau d’alerte qui a viré au rouge au nord de Ngazidja.

À la mi-journée, soit à 13h, le colonel Ismaël Mogne Daho a tenu un briefing. "Sur l’ensemble des régions de Ngazidja, nous nous attendons à de fortes pluies pouvant s’accompagner de faibles vents. En revanche, dans la région Mbude-Mitsamihuli, soit les régions du nord, de vents violents sont attendus. Raison pour laquelle, nous avons pris les précautions nécessaires en interrompant les circulations vers cette zone. Ainsi, il n’est plus possible de passer par Bahani pour se rendre dans la région du Washili ni d’emprunter la route de Hahaya à destination de Mitsamihulu ou encore de partir de Dimani pour rejoindre le nord", devait détailler le colonel Mogne Daho. 

Le directeur général de la sécurité civile a par ailleurs et pour la première fois de la journée, évoqué des menaces sur l’île de Ndzuani. Il expliquera qu’"à Ndzuani, une maison s’est effondrée à Pomoni et des eaux sont montées à certains endroits de l’île. Au niveau de Ngazidja, une maison s’est également effondrée suite à un arbre arraché par les vents. Un jeune a été légèrement blessé. Actuellement, après des soins à l’hôpital, il a regagné sa maison". 

La situation s’est poursuivie tout au long de la journée et les menaces encore plus persistantes. C’est ainsi que dans l’après-midi avant l’heure prévue (15H) pour les premiers impacts, les responsables de la sécurité nationale ont encore fait un point. Ismael Mogne Daho annoncera qu’outre la région Mbude-Mitsamihuli, le nord de Ndzuani était également en alerte rouge. "Nous ne sommes pas pris de court par la situation au nord de Ndzuani. Une situation qui s’est dégradée il y a de cela une heure de temps. Il reste maintenant à redoubler d’efforts et de vigilance. Les dispositions prises au nord de Ngazidja sont les mêmes sur l’ensemble du territoire. Des localités comme Jimlime, Mahale sont directement menacées ainsi que toute la région qui mène vers Bambao Mtsanga", expliquera le colonel Mogne Daho qui fait état de glissements de terrain, d’éboulements et d’un blessé léger avant de préciser qu’en ce qui concerne le nord de Ngazidja, aucun dégât n’avait été enregistré à 15h 20mn. 

Toujours dans l’expectatif, la population apprendra à 17h que tout le pays était en alerte rouge parce que la trajectoire du cyclone menaçait désormais tout le pays. Selon le communiqué N19-037/GDS/DG de la direction générale de la sécurité civile, "au vu des informations transmises par la direction nationale de la météorologie, et conformément à la procédure d’alerte cyclonique…, le ministre en charge de la protection civile décide le déclanchement de l’alerte cyclonique rouge sur l’ensemble du territoire". 

Les mesures de préventions ont été revues et désormais, il était question de ne plus sortir du tout, de débranchez les appareils électriques en plus de protéger les ouvertures des maisons et de s’informer régulièrement. À 17h50mn, plusieurs dégâts ont été enregistrés notamment la montée des eaux dans les foyers à Fumbuni, au sud de Ngazidja, parce que la digue a partiellement implosé, les arbres qui sont tombés faisant parfois des blessés légers entre autres.