Au passage du chef de l’Etat dans ce qui ressemble à un champ de ruines, une dame d’une quarantaine d'années l’interpella. «M. le président, ma maison est complètement éventrée, je n’ai rien, j’ai presque tout perdu M. le président. Je n’ai ni chaise, ni lit et même pas de marmite pour pouvoir me faire à manger». Partout où il passe, c’est la même scène de désolation et la même interpellation des habitants toujours sous le choc de la violence de Kenneth qui semble emporter tout au passage. Plus loin, le président Azali Assoumani donne un coup de main à un jeune homme en train de déblayer le reste de son habitation détruite. Il s’empare d’une pioche et continue à son tour à dégager les gravats. «Les habitants du quartier du littoral ont vécu, le mercredi après-midi, leur pire moment. A partir du quartier à hauteur de la ville, nous avons observé les énormes vagues qui se sont abattues sur le littoral. Des épiceries, des magasins et des habitations ont été englouti» raconte Mohamed Ibouroi, rencontré sur place.
« Dieu merci, comme la catastrophe s’est déroulée dans la journée, on a pu évacuer tout le monde, surtout les personnes âgées et les enfants. Par contre, on a rien pu faire pour leur biens», a-t-il poursuivi. Même son de cloche pour Ali Moussa, un autre habitant de Foumbouni rencontré dans le quartier dévasté.
Je ne sais pas ailleurs mais ici, à Ngazidja, c’est du jamais vu"
« Les dégâts sont incommensurables. Je ne sais pas ailleurs mais ici, à Ngazidja, c’est du jamais vu. Dans le quartier du littoral des familles entières ont tout perdu. Elles n’ont pu rien sauvé. Or, meubles, ustensiles, et autre objets ont été tous ensevelis. La route autre fois goudronnée n’est qu’un amas des pierres. La digue construite, il y a plus d’une soixantaine d’année a cédé à la force du vague, les poteaux électriques renversés », a-t-il fait savoir. Et d’ajouter : «Dieu merci, la catastrophe s’est déroulée la journée si non, si c’était le soir, le bilan, surtout humain, serait extrêmement lourd». A l’en croire, la mer a commencé à se déchainer à partir de 11h jusqu’à 22h. «Mais les dégâts causés par les vagues, c’est à partir de 16h à 19h. Par contre, c’est le vent qui a emporté au passage les habitations», a-t-il indiqué. « On était averti du passage du cyclone, comme d’ailleurs le reste du pays. Mais ces sont les fortes vagues qui ont frappé nos côtes qui nous ont vraiment surpris», témoigne de son coté Mme la députée Hadjira Oumouri. «La situation est chaotique. Il te suffit de voir les maisons effondrées, les routes déchiquetées» témoigne la gorge nouée, l’élue de la région de Badjini-Est, également originaire de la ville qui laisse entendre que la mairie a pris les choses en main, et commence à évaluer les dégâts. «Mais c’est un travail qui prendra du temps, car il y a beaucoup des maisons endommagées», a-t-elle soutenu.
Dans la journée du mercredi au petit matin du jeudi, les Comores ont été touchés par le cyclone Kenneth. L’heure est au bilan d’une catastrophe qui a frappé les quatre îles de l’archipel des Comores.