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Cyclone à Mayotte I L’aide toujours insuffisante face au désastre humanitaire

Cyclone à Mayotte I L’aide toujours insuffisante face au désastre humanitaire

Société | -   A.S. Kemba

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Le volume de l’aide mobilisée jusqu’ici est loin de répondre aux immenses besoins des victimes du cyclone Chido. Les appels à la détresse se multiplient. Des associations humanitaires se mobilisent. Le bilan officiel provisoire remonte à « 35 décès » mais toujours pas d’informations sur le sort « des milliers de personnes » vivant dans les bidonvilles.

 

Une semaine après le passage du cyclone Chido dans l’île comorienne de Mayotte, la colère gronde contre l’insuffisance de l’aide apportée aux sinistrés. Celle-ci est jugée insuffisante par presque les victimes de la tragédie. Des sinistrés, fatigués et dépourvus de presque tout, crient leur indignation face à la lenteur que prennent l’arrivée et la distribution des moyens de subsistance primaire. Eau, vivres, médicaments, les appels au secours se comptent par centaines sur les réseaux sociaux.

De besoins encore immenses

A Mayotte, les cris de détresse se multiplient. « Où est l’aide, comment se fait-il que jusqu’alors, nous n’avons ni eau ni électricité », s’indigne une jeune femme. « Il n’y a rien, mais comment on peut vivre ça », se désole Fatima Oussene. «C’est inadmissible de vivre une telle situation, nous avons des enfants en bas âges, il n’y a rien à bouffer, nous dormons dehors, il n’y a rien », ajoute un autre sinistré. Malgré tout, l’on a appris la distribution de « 80 tonnes d’alimentation et 50 tonnes d’eau dans neuf communes de Mayotte ». Mais toujours est-il que cela soit insuffisant face au désastre humanitaire. Les besoins demeurent immenses.


En attendant la multiplication des aides, les habitants ont engagé des travaux de rétablissement de leurs maisons faute de pouvoir se mettre à l’abri dans des endroits mobilisés à cet effet. Environ, 71 centres d’hébergement d’urgence ont été mis à la disposition des sinistrés. Mais, encore une fois, cela s’avère toujours insuffisant. Des familles s’entraident pour retrouver un semblant de stabilité. Mais de nombreux sinistrés n’ont pas d’endroit pour dormir. « C’est une catastrophe terrible, nous manquons de tout, on ne sait pas où dormir, il n’y a pas toujours d’eau, pas de quoi manger», s’insurge une jeune femme de Labattoir.

Le sort des habitants des bidonvilles

Le bilan humain officiel est, jusqu’à hier dimanche soir, de « 35 décès » et des centaines de blessés. Mais il n’y a pas, à ce jour, des informations sur le sort des milliers de personnes vivant dans les bidonvilles. Le cyclone a complètement balayé toutes les habitations de fortune dans presque toutes les villes comme Kaweni, Tsingoni, Mtsapere et bien d’autres. De nombreuses zones sont inhabitables. Des citoyens n’arrivent toujours pas à obtenir de nouvelles de leurs proches.


Une infirmière travaillant au Chm de Mayotte affirme que le bilan de « 35 décès » est celui enregistré à l’hôpital. Elle dit craindre le pire surtout dans les bidonvilles. « Qu’en est-il des personnes vivant dans les bidonvilles ? Combien de personnes ont-elles été secourues ? Où sont-elles ? Comment jusqu’aujourd’hui, on n’arrive pas à se rendre sur place pour obtenir des informations sur les milliers de personnes qui vivaient dans ces maisons ? », s’est interrogée cette jeune dame au volant de son véhicule.


Les opérations de distribution de l’aide, déjà engagées ces derniers jours dans certaines villes, demeurent encore insuffisantes pour satisfaire l’immense besoin des sinistrés. Selon des informations relayées par les medias, des problèmes logistiques compliquent l’acheminement de l’aide dans les zones densément peuplées et sérieusement touchées par la catastrophe. Les appels à la solidarité se multiplient. Des tonnes d’aide sont attendues cette semaine à Mayotte.


À Ndzuani, et partout dans le pays, des volontaires se sont mobilisés pour acheminer des aides d’urgence aux sinistrés à Mayotte. Des opérations de collecte de dons, des paquets d’eau, des kits alimentaires et des médicaments sont organisées ces derniers jours avec la coordination des associations des ulémas et de la société civile comme le collectif «Solidarité Chido ». Le gouvernement a mis le bateau «Maria Galanta» à la disposition des associations ayant un contact avec des structures locales à Mayotte pour la distribution de l’aide aux sinistrés du cyclone.

Des opérations d’acheminement de l’aide depuis Ndzuani

L’Association «Uzuri wa Dini» a déjà pris contact avec des responsables d’associations sur place à Mayotte pour assurer une meilleure coordination de l’aide et faire en sorte à ce que celle-ci puisse parvenir à ceux qui en ont vraiment besoin. «Nous remercions le gouvernement comorien pour les facilités créées permettant à nos équipes d’acheminer l’aide à Mayotte.

Nous allons poursuivre le travail de collecte de l’aide partout et travaillons avec nos membres mobilisés dans les 17 communes de Mayotte », a souligné a souligné Moussa Adam, le président de l’association «Wuzuri wa Dini». « Nous nous sommes mobilisés pour être à la hauteur des dégâts à Mayotte. C’est dans les moments difficiles qu’on doit faire preuve de solidarité envers tous ceux qui sont dans le besoin.

Nous avons déjà mobilisé 250 tonnes d’eau. Nous avons jugé nécessaire d’acheminer sans attendre l’aide ce dimanche 22 décembre, on ne peut pas attendre lundi», a-t-il encore indiqué, appelant à «une action humanitaire constante pour venir en aide à tous les nécessiteux à Mayotte».

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