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Câbles EASSy I La direction de Comores câbles nie avoir menacé de couper la capacité de Telco

Câbles EASSy I La direction de Comores câbles nie avoir menacé de couper la capacité de Telco

Société | -   Abdou Moustoifa

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S’appuyant sur un arrêté signé en 2018 lui accordant l’exclusivité de la vente des capacités, la société Comores câbles exige désormais que Telco conclut un accord en tant que client.

 

Le directeur général de la société Comores câbles a tenu hier après-midi une conférence de presse pour nier toute volonté de couper la capacité de Telco dans le cadre de la gestion du câble Eassy. Ali Karani a décidé de couper court aux rumeurs faisant état d’une éventuelle rupture brutale du contrat le liant à Telco. La justice, dans une ordonnance, a demandé le maintien de l’activation de 4STM4 au profit de la société Telco jusqu’au mois de juin 2020. Dans le cas contraire, il risque de se voir infliger une amande de 15 millions francs par jour de coupure.
Etonné par une telle décision, Ali Karani a voulu apporter quelques éclaircissements sur cette affaire, vieille d’un an, qui l’oppose à Telco. «Jusqu’à 10h de ce matin, je n’avais pas prévu de rencontrer la presse. Mais les fuites de documents censés être confidentiels, et les informations circulant à mon égard m’ont obligé à parler pour démentir les propos attribués à moi», a-t-il introduit avant de revenir sur l’origine du contentieux qui a conduit les deux sociétés devant la justice. Le directeur général de Comores a fait appel à cette décision. La justice se prononcera jeudi prochain. Même s’il promet de respecter toute décision émanant de la justice, il ne compte pas baisser les bras si jamais il était débouté. Tout commence par un différend opposant Telco et Comores câbles, d’après le récit de notre conférencier, assisté par son agent comptable et son directeur technique.

Convention arrivée à terme

«Lorsque Comores Telecom gérait les câbles, Telco en avait accès. Mais à l’heure du paiement, le second operateur refusait de régler ses factures auprès de Ct sous prétexte que le propriétaire des câbles n’était pas l’opérateur historique mais Comores câbles. Malheureusement après notre arrivée, ils ont continué sur les mêmes pratiques arguant qu’il n’existe aucun contrat liant les deux sociétés. Lors de la session du conseil d’administration du consortium devant les membres de Eassy, on a trouvé un terrain d’entente», a relaté le patron de Comores câbles.
Ce dernier rappellera que jusqu’à présent, Telco n’achète aucune capacité auprès de sa société, mais il a le droit d’utiliser les lignes de passage. Une prérogative réservée à tous les membres du consortium Eassy. La convention scellée à Madagascar était valable pour une période d’un an c’est-à-dire de novembre 2018 jusqu’au 31 décembre 2019, a poursuivi Ali Karani qui affirme avoir invité Telco à la table des négociations au début du mois de décembre avant même que l’échéance n’expire. «Pour moi, au-delà du 5 janvier 2020, je ne considérerai plus Telco comme client. Mais, je n’ai jamais dit que je couperai quoique ce soit», s’est-il défendu.
Quant au nouveau statut de Telco, Ali Karani persiste et signe. «Nous n’avons qu’une seule activité à savoir la vente de la capacité. Ils doivent donc acheter chez nous et signer un nouvel accord car la convention qui nous liait est arrivée à terme» a-t-il fait valoir. Si l’autre n’achète plus ici comment on va pouvoir supporter les charges et amortir sachant que l’Etat a déboursé des milliards. «Telco doit acheter notre capacité», a martelé notre conférencier. Le fondement d’une telle décision ? Il citera un arrêté du gouvernement accordant à Comores câbles l’exclusivité de la vente et la gestion des capacités. «Chaque pays membre jouit de ce droit. C’est ce que nous faisons», dira-t-il.n

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