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Célébration de la journée mondiale du Sida 2017 : “Mettre fin à l’épidémie du Sida aux Comores d’ici 2030”

Célébration de la journée mondiale du Sida 2017 : “Mettre fin à l’épidémie du Sida aux Comores d’ici 2030”

Société | -   Dayar Salim Darkaoui

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Les Comores ont célébré hier, “d’une façon sobre” la journée internationale de lutte contre le Sida. Le reste du monde lui, l’a célébré comme chaque année le 1er décembre dernier. La ministre de la Santé, Rashid Mohamed Mbaraka Fatma, et le représentant par intérim de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), Dr Coulibaly Tiekoura, ont pour l’occasion tenu une conférence de presse hier au ministère de la Santé pour entre autres sensibiliser davantage la population. Placée sous le thème “ma santé, mes droits”, la journée a été décalée aux Comores pour des raisons de calendrier. Pour la ministre, la lutte contre le Sida est un combat permanent et chacun doit veiller au respect des personnes vivant avec le Sida. Selon Rashid Mohamed Mbaraka Fatma l’élimination du Sida en Afrique d’ici 2030 “ne sera possible que si ces droits sont placés au cœur des politiques nationales”.

 

La journée internationale de lutte contre le Sida a été célébrée, dans tous les pays du monde, le 1er décembre dernier. Aux Comores, pour des raisons de calendrier, la date de célébration a été décalée au jeudi 14 décembre. À cette occasion, la ministre de la Santé, Dr Rashid Mohamed Mbaraka Fatma, et le représentant par intérim de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), Dr Coulibaly Tiekoura, ont tenu un point de presse hier matin au ministère de la Santé.

Dans son discours, le Dr Rashid Mohamed Mbarak Fatma s’est justifiée sur cette “sobre” célébration, organisée qui plus est “à une date un peu décalée”. “Nous ne faisons qu’une continuité. Le Sida n’est pas un combat d’une journée, c’est un combat permanent même s’il faut au monde un jour spécial pour le rappeler”, dit-elle, faisant référence au seizième Colloque Vih/Sida Océan Indien, qui s’est tenu aux Comores du 13 au 14 novembre 2017.

La ministre de la Santé s’est attardée sur le thème retenu cette année par l’Onusida (organisme onusien chargé de coordonner l’action des différentes agences spécialisées de l’Onu pour lutter contre la pandémie de Vih/Sida) : “ma santé, mes droits”. Ce thème, explique-t-elle, “nous interpelle sur les droits humains. Le droit à la santé est l’un des droits fondamentaux de tout être humain : c’est le droit de jouir d’un niveau de santé physique et mentale satisfaisant. Il inclut le droit de chacun à la prévention et au traitement des problèmes de santé et le droit d’être traité avec respect et dignité sans discrimination”.

Dans cette lancée, le Dr Coulibaly Tiekoura affirmera que “la célébration de la journée mondiale de lutte contre le Sida souligne que chaque personne compte dans l’effort visant à réaliser des progrès plus rapides et plus durables pour assurer une couverture sanitaire à toutes les personnes vivant avec le Vih”. Le représentant par intérim de l’Oms est conscient des avancées majeures réalisées dans l’optique de “mettre fin au Sida dans la région africaine d’ici 2030”.

Le nombre de décès liés au Sida dans la région a en effet diminué de plus de la moitié “passant de plus de 1,5 millions de décès en 2005 à environ 720.000 décès en 2016”. “Plus de la moitié des personnes vivant avec le Vih en Afrique ont accès au traitement du Vih, ce qui a sauvé la vie de près de 14 millions de personnes”, relève-t-il. Quant à l’objectif de mettre 23 millions de personnes sous traitement en Afrique d’ici 2020, il est en passe d’être réalisé.


Veiller à n’oublier personne

Malgré tout, constate amèrement le Dr Coulibaly Tiekoura, “le droit à la santé pour tous n’est pas encore devenu une réalité”. “Les pays des sous-régions de l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale restent à la traîne par rapport  au reste du continent”, explique-t-il. En outre, “les jeunes, en particulier les jeunes femmes, restent exposés à un risque élevé de contracter le Vih”. Pendant que “les enfants sont oubliés” et que “des populations clés telles que  les professionnels du sexe, les hommes qui ont des rapports avec d’autres hommes et les consommateurs de drogues injectables sont laissés pour compte”.

Pour le Dr Rashid Mohamed Mbarak Fatma, l’élimination du Sida en Afrique d’ici 2030 “ne sera possible que si ces droits sont placés au cœur des politiques nationales”. D’où la forte mobilisation, au mois de novembre, de tous les acteurs de la lutte contre le Vih au niveau des villages, des quartiers et des médias “pour informer, sensibiliser et proposer le dépistage volontaire du Vih”. Et la tenue prochaine, au niveau national, de l’Assemblée générale du Conseil national de lutte contre le Sida.

La ministre de la Santé s’allie au discours prononcé par le président de la République le 13 novembre dernier lors du quinzième Colloque Vih et hépatites, lequel jugeait “impardonnable que l’on puisse mourir du Sida aux Comores en 2017 alors que le dépistage est gratuit ; les analyses sont gratuites et le traitement est gratuit et accessible à tous”.

Elle exhorte ainsi “l’ensemble des acteurs nationaux de la lutte contre le Vih/Sida à s’investir davantage et à se concentrer sur des objectifs spécifiques en vue d’améliorer l’effectivité des moyens mis en œuvre pour changer qualitativement le quotidien de tous ceux qui sont confrontés à cette pandémie”. Elle les invite, également, “à resserrer la collaboration avec nos partenaires techniques et financiers, auxquels nous demandons de poursuivre leurs efforts et leur accompagnement, pour mettre fin à l’épidémie du Sida aux Comores d’ici 2030”.


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