Le président Azali Assoumani a dirigé la prière de l’Aïd-el-kabir dans sa ville natale, Mitsudje, où des membres du gouvernement et représentants du corps diplomatique et organismes internationaux accrédités aux Comores ont été également présents. Après les deux prêches ordinaires de la journée, le notaire Mohamed Athoumane, notable de la localité, a, au nom de la région de Hambu et de la ville, adressé les vœux de bonheur, de santé, de longévité et de paix au président de la République.
Rappelant «l’adhésion de la majorité des Comoriens à la vision de l’Emergence du pays à l’horizon 2030», Mohamed Athoumane a saisi l’occasion pour citer quelques réalisations phares du pouvoir actuel, notamment les routes construites et/ou réhabilitées, la stabilisation de l’énergie, mais aussi le paiement régulier des salaires des fonctionnaires et agents de l’État. Priant pour la fin de la pandémie, le notaire priera également pour la réussite des différents projets en cours.
Le jour de l’Aïd, différent du jour d’Arafat
Pour sa part, le mufti a tout d’abord loué Allah à qui il remercie «pour nous avoir laissé en vie pour accomplir avec joie l’année qui va s’achever à la fin du mois de dhul-hadj». Fundi Aboubacar Saïd Abdillah s’est attardé sur la polémique de la journée de l’Aïd pour apporter plus d’éclaircissements. Pour lui, il y a une différence entre la journée d’Arafat et la journée de l’Aïd. «La journée d’Arafat est celle où les pèlerins se réunissent à la place Arafat, sise à la Mecque, en Arabie Saoudite, tandis que l’Aïd est fixée au dixième jour du mois de dhul-hadj.
Alors elle dépend de l’apparition du croissant lunaire», a-t-il ainsi expliqué, appelant la population, en particulier les jeunes, à ne pas céder aux polémiques insensées qui, selon lui, n’ont pas de place dans la société comorienne. «Ne semons pas la zizanie dans notre pays car ce ne sont pas uniquement les Comores qui ont prié aujourd’hui. Plusieurs pays l’ont effectué aujourd’hui comme nous, notamment les pays du Maghreb, car ils ont vu la lune le dimanche, 11 juillet, comme nous», a-t-il conclu.
À son tour, le président Azali Assoumani a, après avoir adressé ses meilleurs vœux de bonne santé et de bien-être, de prospérité, de paix à tout le peuple comorien, et à toute la communauté musulmane du monde entier, tenu à rendre grâce à Allah, pour avoir permis aux Comoriens de contenir la Covid-19 et d’accomplir ainsi la prière de l’Aïd dans les mosquées contrairement plusieurs pays musulmans frères, qui n’ont pas eu cette opportunité.
Le président a ainsi remercié les différents partenaires du pays, à la tête desquels la République populaire de Chine, «ce pays ami qui s’est manifesté dès la déclaration de la maladie dans notre pays», avec des aides matérielles, des médecins mais surtout le vaccin. «Je remercie la Chine, pour les facilités d’achats de 200.000 doses de vaccins en Chine, qui nous permettent de continuer la campagne de vaccination lancée pour renforcer la protection de la population comorienne», a-t-il indiqué évoquant la récente fourniture de 100.000 doses supplémentaires que la Chine a accordé à l’Union des Comores et ce, après les fournitures précédentes.
Priorité à l’unité et au dialogue
Le chef de l’État a également cité les contributions multiples des Emirats Arabes unis qui, après l’acheminement de matériels médicaux et denrées alimentaires, ont offert 600 000 doses de vaccins. « J’ai eu le plaisir d’aller accueillir l’arrivée de l’avion spécialement affrété par les Emirats Arabes Unis, pour acheminer de précieuses cargaisons de 300.00 doses de vaccins. Je renouvèle ici notre profonde gratitude aux hautes autorités de ce pays frère «, a fait savoir le président annonçant l’arrivée des 300 000 doses restantes sous peu.
Azali Assoumani a également remercié le Royaume d’Arabie Saoudite pour les remises de différents équipements et matériels médicaux et de matériels d’hygiène et de protection, mais aussi les partenaires, bi et multilatéraux sans exception, notamment la République Française, la République de l’Inde, le Système des Nations unies, l’Oms et le dispositif Covax, pour leur disponibilité à apporter leurs concours aux Comores. «Ces grands gestes fraternels et généreux, que nous saluons à leur juste valeur, constituent une nouvelle manifestation de la solidarité agissante qui caractérise ces pays frères et ces organismes amis».
Ainsi, Azali Assoumani a appelé la population à réitérer son engagement contre la propagation de la maladie, et à multiplier les efforts «grâce auxquels le pays s’est aligné parmi les rares pays qui ont enregistré moins de cas et de morts, malgré les différents variants constatés». Dans ce contexte, il a recommandé à tous les Comoriens d’abandonner, pour le moment l’idée d’effectuer le grand mariage ou autres Mashuhuli en faveur de la lutte contre la Covid-19. «Ne plaisantons pas avec la mort.
Adhérons aux mesures de lutte mises en place par les autorités sanitaires. Vaccinons-nous en masse pouratteindre les estimations souhaitées pour l’immunité de la population.Une fois ce stade atteint, nous autoriserons le déroulement des Mashuhuli. D’ailleurs, je prendrais part à tous les madjliss qui seront organisés, même si je ne suis pas invité», a-t-il conseillé, suppliant la population à ne pas inciter les forces de l’ordre à intervenir pour savoir si oui ou non les mesures sont respectées dans les petits rassemblements autorisés.
L’immunité collective, puis les Mashuhuli
Pour ce qui est de la politique, comme lors de la fête de l’indépendance, le président Azali Assoumani a invité toutes les forces politiques et la société civile à s’asseoir sur la table du dialogue. Rappelant les résultats enregistrés après les accords de Fomboni, à travers un dialogue inter-Comoriens, le président a montré que tout le monde doit travailler pour «renouer avec la confiance, la sagesse, la sérénité et la maturité dont nous avons besoin, pour construire notre pays émergent et prospère, dans la paix, la sécurité et la concorde».
Dans cette lancée, Azali Assoumani appelle tous les acteurs politiques du pays, «de la mouvance présidentielle et de l’opposition ainsi que la société civile», à s’assoir autour de la table, pour préparer dans les meilleurs conditions, les prochaines échéances des élections des présidentielles et des gouverneurs de 2024 et les législatives de 2025.
Le président a, comme dans la plupart de ses discours insisté sur la consolidation de la paix dans le pays. «C’est notre seule richesse, sachant qu’on peut circuler partout où on veut quand on veut sans la moindre inquiétude. Alors préservons-la et avançons dans le bon sens», a-t-il conseillé priant une stabilité pérenne dans l’archipel de la lune.
