Le journal Al-watwan Presse Edition (Ape) a célébré son 4000ème numéro le vendredi 4 septembre dernier à l’hôtel Retaj. La fête a été honorée par la présence du président de la République Azali Assoumani et de son épouse Ambari Darouech, de certains membres du gouvernement, d’élus de la Nation, de diplomates et des journalistes et amis de la presse, entre autres. Dans sa présentation, le maître de la cérémonie, le rédacteur en chef du journal Al-watwan, Abdallah Mzembaba, a tenu à rappeler, en bref, l’histoire du journal lancé “le 6 juillet 1985” avec un “mensuel. Il deviendra bimensuel, hebdomadaire, bihebdomadaire puis quotidien”. Il a souligné le combat de son équipe de la rédaction constituée majoritairement de jeunes qui se battent chaque jour pour informer les Comoriens avec une information honnête.
Le directeur général et directeur de la publication du quotidien, Maoulida Mbaé a, de son côté, récité son histoire avec Al-watwan. Il a surtout souligné qu’Al-watwan a connu des vicissitudes. “Comme toute aventure humaine, Al-watwan a connu des hauts et des bas. Des moments de gloire et des moments de déchéance. Il a connu des drames et des destins joyeux proches ou lointains”. Il a rappelé que “votre journal prend de l’âge, son équipe se rajeunit. Une jeunesse qui doit être mise à contribution surtout en ces moments d’incertitudes où, partout, la presse quotidienne mondiale imprimée et son modèle économique sont ébranlés avec, notamment, l’émergence fulgurante du numérique”.
Le directeur de la publication a, par ailleurs, montré que “votre quotidien doit sa survie à une assistance massive de l’Etat et de partenaires multi et bilatéraux”, rappelant que “l’Etat est le premier client des principaux quotidiens de la place, par le nombre des abonnements (228 sur 700 tirages) et que ces mêmes journaux puisent l’essentiel de leurs ressources publicitaires auprès des organisations internationales et de certains projets”. Maoulida Mbaé regrette le fait que “les entreprises privées et publiques ne recourent presque jamais à la presse pour leurs annonces”.
Le patron du premier journal d’Etat a dévoilé son plan d’action. “Nous avons redéfini, depuis le 6 janvier dernier, le contenu éditorial sur la base d’une nouvelle maquette de douze pages (réduite à 8 durant la période de la crise sanitaire). Puis une charte éditoriale définissant, entre autres, un mode et un style d’écriture avec comme finalité de vous livrer une information simple et claire”, dira-t-il. “Avec ses milliers d’abonnés sur la plateforme numérique, la transition d’Al-watwan Presse Edition vers le numérique s’opère progressivement. Depuis des années, Al-watwan a intégré le web dans sa stratégie de développement, mais si cette transition ne s’opère pas aussi vite que nous le souhaitons, le modèle économique peine à suivre”.
Pour finir, Maoulida Mbaé a dévoilé les défis à relever. “Pour l’heure, cette feuille de route nous a permis d’entrer, de réhabiliter et d’équiper le siège du journal à Moroni avec le concours de l’Etat, son premier partenaire notamment le ministère des Finances et celui de l’Information, ainsi que d’autres partenaires comme l’ambassade de la République populaire de Chine à Moroni”. Et de poursuivre : “parallèlement, des négociations sont en cours pour que nous puissions disposer dans les meilleurs délais de locaux propres à Ndzuani où nous sommes sous location et à Mwali pour que l’organe puisse assurer une plus grande continuité territoriale et être plus proche de ses lecteurs”. Enfin, Maoulida Mbaé a repris la devise de l’Université des Comores “clamer que le chemin est long ne le raccourcit pas, le raccourcir c’est faire un pas en avant”.
Défis à relever
A son tour, le ministre de l’Information, Ahmed Ben Saïd Jaffar a salué les efforts de la rédaction d’Al-watwan “de nombreuses générations de journalistes se sont alors succédé pour perpétuer ce rêve. C’est pourquoi, je ne manquerai pas d’exprimer toute la reconnaissance du gouvernement à l’endroit de ces hommes et des ces femmes qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour préserver l’essentiel et contribuer à faire vivre la mémoire du pays”. Ahmed Ben Saïd Jaffar a indiqué le changement du temps qui demande des efforts pour suivre l’évolution de la nouvelle technologie. “Aujourd’hui, les temps ont changé. L’avènement des nouvelles technologies de l’information, le développement rapide des nouveaux supports d’information et la course effrénée des medias à vouloir informer au plus vite les concitoyens nécessitent une vigilance accrue pour privilégier la qualité et non la quantité des informations”.
Le ministre en charge de l’Information sonne la discipline et demande une rigueur dans le travail des journalistes. “Aujourd’hui, le citoyen est devenu à la fois producteur et consommateur de l’information. Il est temps de redéfinir une nouvelle posture du journaliste, inventer des méthodes nouvelles et discipliner la profession pour plus de rigueur et de responsabilité dans le travail d’informer”. Il a, ensuite, promis l’appui des autorités. “Le gouvernement restera naturellement attentif aux doléances de la maison Al-watwan car, comme nous tous, nous avons la ferme conviction que l’information conditionne le développement d’un pays”.
L’ancien ambassadeur des Comores à Paris, Ali Mlahaili, grand lecteur d’Al-watwan a, à son tour, prononcé le mot de remerciements. Il saluera “le travail honorable” d’Al-watwan, remercié le chef de l’Etat et l’assistance avant de lancer un appel aux medias à réserver des pages en langue nationale, le Shikomori, pour permettre au plus grand nombre de mieux s’informer de l’actualité nationale.
Chamsoudine Saïd Mhadji
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