La Confédération des travailleurs et des travailleuses des Comores (Ctc) et le bureau de l’Oit ont appelé les autorités à dévoiler leur stratégie de création d’emplois décents au profit de la jeunesse. Le message a été lancé respectivement par le secrétaire général de la centrale syndicale, Salim Soulaïmane, et le directeur général par intérim du bureau de l’Oit pour les Comores basé à Antananarivo à l’occasion de la célébration à Moroni du centenaire de l’Organisation internationale du travail (Oit). L’organisation, créée en 1919, a célébré ses 100 ans d’existence dans le monde et ses 60 ans en Afrique au cours d’une manifestation publique organisée lundi 5 août à l’hôtel Retaj. À cette occasion, les responsables de l’Oit ont plaidé pour le respect des textes et ont défendu «les progrès constatés» en matière de justice sociale aux Comores. Même si les responsables n’ont pas donné des détails précis sur les progrès en question. L’emploi des jeunes était au centre des échanges entre les acteurs sociaux comoriens et les responsables de l’Oit.
Un salaire minimum
Un atelier sur le dialogue social a été organisé du 5 au 7 août. Au cours de cet évènement, l’Oit et les représentants du ministère de l’Emploi et du Travail ont décidé de se doter d’un nouveau Programme Pays pour le Travail Décent (Pptd). Le ministre a défendu la volonté du gouvernement d’appuyer les efforts dans la recherche de solutions pérennes à la problématique du chômage et de l’emploi décent. «L’emploi des jeunes est une grande préoccupation du président de la République mais il nous faut des emplois à la fois décents et durables. Nous devons construire les bases de l’emploi décent des jeunes dans notre pays. Le jeune comorien d’aujourd’hui doit être capable d’entreprendre, l’Etat va l’accompagner», a souligné Nourdine Ben Ahmed.
Pour Salim Soulaimana, le secrétaire général de la Confédération des travailleurs et des travailleuses des Comores (Ctc), le gouvernement de l’Union des Comores doit formuler une nouvelle stratégie en matière de politique de l’emploi. «Nous sommes dans des circonstances qui font qu’on n’est pas en mesure d’établir un salaire minimum. Il est regrettable de penser qu’il y ait de salaire qui ne satisfasse pas les besoins nécessaires d’une famille. Il faut valoriser les compétences et les connaissance de nos jeunes», a-t-il plaidé.
Le directeur général par intérim du bureau de l’Oit pour Madagascar, les Comores, l’Ile Maurice et les Seychelles, Coffi Agossou, incite le gouvernement à discuter de solutions permettant d’offrir davantage d’emplois de qualité aux jeunes. «Nous avançons dans un monde où l’homme doit être en mesure de suivre le rythme de l’emploi. On est de plus en plus remplacé par la machine. L’Oit se met à disposition d’accompagner le gouvernement face aux défis et aux enjeux actuels en matière d’emplois décents», a-t-il affirmé.
Zainaba Youssouf