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Décès de Bapale I Youssoufa Mohamed Ali : «Tout sera fait pour faire éclater la vérité»

Décès de Bapale I Youssoufa Mohamed Ali : «Tout sera fait pour faire éclater la vérité»

Société | -

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Dans un entretien accordé à Al-watwan vendredi 9 avril dans l’après-midi, le directeur de cabinet chargé de la Défense évoque «un malaise au cours d’un interrogatoire» pour expliquer le décès du major Hakim Said alias Bapale. Le directeur de cabinet se dit attristé par le sort de cet ancien militaire. Pour autant, Youssoufa Mohamed Ali ne souhaite pas que certains milieux, sous l’effet de l’émotion, exploitent «un drame déplorable» pour étouffer les raisons qui ont conduit à l’arrestation et à l’interrogatoire. «Il voulait tuer plusieurs personnes, nous avons la liste, ses amis complices ont tous avoué», a-t-il souligné.

 

Le directeur de cabinet chargé de la Défense a appelé à «une plus grande retenue» au sujet du décès dans des circonstances non encore élucidées du major Hakim Said alias Bapale le 7 avril dernier au camp militaire de Sangani à Ndzuani. Youssoufa Mohamed Ali affirme que «les autorités n’ont aucun intérêt ni volonté de cacher» quoi que ce soit. «Nous sommes les premiers qui devraient défendre la vérité, il n’y aura rien à cacher. Après tout, il y a eu mort d’homme, il faut que tout soit expliqué de long en large», a poursuivi le directeur de cabinet.

Des enquêtes ouvertes

«Tout sera connu et j’ai moi-même commencé à le dire depuis hier (jeudi, ndlr)», dit-il. «Des enquêtes seront ouvertes pour éclairer les Comoriens sur ce qui s’est passé. Et s’il s’avère qu’il y a eu des failles et des dysfonctionnements ou d’autres choses, des sanctions seront prises. On a peur de personne pour dire la vérité», a enchaîné Youssoufa Mohamed Ali. Le patron de la Défense évoque, avec insistance, «un malaise au cours d’un interrogatoire» pour expliquer le décès, mercredi 7 avril, du major Hakim Said. Mais il ne compte pas s’arrêter là. «Tout sera fait pour faire éclater la vérité», a-t-il annoncé. Le militaire a été arrêté «car soupçonné d’actes de déstabilisation» présumés, d’après Youssoufa Mohamed Ali. «Il voulait se procurer des armes, recruter des gens dans le but de planifier des actes de violences et de tuerie», a-t-il indiqué. «Il y a même une liste de personnes ciblées, c’est pourquoi il était arrêté», a-t-il ajouté.
Revenant sur les circonstances du décès, le patron de la Défense parle d’un stresse aigue aggravé par une maladie chronique après son arrestation. «Il était hypertendu. Il était arrêté, il était surpris car il ne s’attendait pas à ce qu’il soit arrêté, il avait des problèmes de tension, il a eu un malaise au cours d’un interrogatoire», a expliqué Youssoufa Mohamed Ali sans livrer d’autres détails. «C’est une épreuve difficile. Et, et en tant que musulmans, nous présentons toutes nos condoléances à sa famille», a encore souligné le patron de la Défense.

Une vague d’indignation

Le militaire, à la retraite depuis l’année dernière, a été inhumé à Mirontsy dans de circonstances encore inexpliquées. L’heure et les conditions d’inhumation du major Hakim Said Bapale ont suscité un vague d’indignation. Des informations appuyées par des images et des témoins oculaires laissent indiquer que le regretté n’avait pas été inhumé selon les rites funéraires classiques. Mais Al-watwan n’est pas en mesure de livrer d’autres détails en l’absence d’un rapport officiel circonstancié.

Le corps du major Hakim Said a été exhumé et enterré à nouveau (…). Sur ce point, Youssoufa Mohamed Ali annonce «une enquête pour identifier les personnes qui ont déterré le corps» car «il s’agit de la profanation, et c’est un acte grave».
A la question de savoir pourquoi le regretté Hakim Said alias Bapale a été inhumé «dans la précipitation» comme le laissent expliquer désormais certains milieux officiels, le patron de la Défense a répondu : «l’enquête ouverte va le déterminer, vous savez, comme je l’ai dit, il n’y a rien à craindre pour dire la vérité. La justice doit maintenant se mettre au travail pour éclairer les Comoriens sur ce qui s’est passé».
Le directeur de cabinet se dit attristé par le sort de cet ancien militaire. Pour autant, Youssoufa Mohamed Ali ne souhaite pas que certains milieux, sous l’effet de l’émotion, exploitent «un drame déplorable» pour étouffer les raisons qui ont conduit à l’arrestation et à l’interrogatoire. «Il voulait tuer plusieurs personnes, nous avons la liste, ses amis complices ont tous avoué», a-t-il souligné. 

"Un projet de déstabilisation déjoué"

Le directeur de cabinet a refusé de faire le moindre commentaire sur «un projet de déstabilisation déjoué» ces derniers jours, expliquant que ccela relève de la justice de mener l’instruction comme cela est d’usage». Youssoufa Mohamed Ali n’a pas souhaité fournir des éléments sur le mobile de cette tentative de déstabilisation ni communiquer les personnes ciblées et les autres complices présumés. Il persiste et signe : «Il y avait bel et bien un projet contre la sécurité de l’Etat aux conséquences lourdes», dit-il, refusant de fournir des détails malgré notre insistance.
Le patron de la Défense a, toutefois, profité pour mettre en garde «certains hommes politiques» et d’autres personnes «qui vivent à Mayotte et à l’extérieur du pays» sans les nommer et qui tenteraient, selon ses termes, de «pousser le pays à l’affrontement» après avoir tenté, d’après lui, «de commettre des actes ignobles» ces dernières années. «Rappelez-vous de l’affaire des mines, rappelez-vous du coup programmé contre Moustadroine, rappelez-vous des clous déversés à l’aéroport de Mwali, comment on peut rester indifférents face à de tels actes», a fulminé Youssoufa Mohamed Ali.
A l’entendre, le pays ne doit pas laisser des personnes «programmer des actes visant à attenter à la vie de gens». Il ajoute : «la sécurité du pays et des Comoriens n’a pas de prix, il faut remonter toute la chaîne et situer les responsabilités à tous les niveaux y compris au sujet du décès déplorable de ce militaire, toute personne qui sera impliquée dans un acte blâmable sera poursuivi y compris dans nos rangs», a conclu Youssoufa Mohamed Ali.

A.S.Kemba

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