Le Collège des sages a organisé samedi dernier à l’Université des Comores, à l’Ifere, une conférence en la mémoire de l’ancien gouverneur de Ngazidja Saïd Hassane Saïd Hachim. Plusieurs amis et proches de l’ancien diplomate ont pris part à l’événement. Le modérateur de la conférence, membre du Collège des sages, Mohamed Assoumani Abdallah a présenté le Sultan Saïd Hassane Saïd Hachim à travers trois angles. “Saïd Hassane, le politicien et le diplomate ; Saïd Hassane, le religieux et Saïd Hassane le notable”.
Le président du Collège des sages, Damir Ben Ali comme son collègue Mohamed Assoumani ont montré le rôle que Saïd Hassane Saïd Hachim a joué de tout son vivant. L’anthropologue et premier président de l’Université des Comores a insisté sur “l’ouverture d’esprit” de l’ancien ambassadeur des Comores à Paris. “J’ai connu un sage qui lisait beaucoup pour enrichir son esprit et surtout pour partager ses connaissances. Il était un homme civilisé qui respectait la culture et la tradition de notre pays. Ses œuvres resteront toujours dans les annales de l’histoire de notre pays”.
L’enseignant-chercheur de l’Université des Comores, Dr Ouled Ahmed a exposé le parcours de l’un des serviteurs de la République. Il a commencé par citer des propos tenus par Saïd Hassane Saïd Hachim le 22 août 2019. “J’ai consacré ma vie à chercher à être utile à mon pays, aux miens et n’ai pas été guidé pendant toute ma carrière politique, qui a duré plus d’un demi-siècle, que par l’intérêt général ; celui de mon peuple au service duquel j’ai posé chacune de mes actions à travers chaque fonction que j’ai eu l’honneur d’exercer”.
Le politique, le religieux, le diplomate et le notable
Ouled Ahmed a par la suite présenté l’homme politique.“Saïd Hassane Saïd Hachim est né en 1932 à Fumbuni. Il a vécu et travaillé dans sa jeunesse à Madagascar. Il est ensuite rentré dans son archipel et embrassé la politique. Saïd Hassane Saïd Hachim fait partie de la nouvelle génération que le président Saïd Mohamed Cheikh propulse durant l’autonomie interne. Il est d’abord député à l’assemblée territoriale de 1962 à 1970.
Puis devient secrétaire général du parti Udzima de 1972 à 1975. Il est membre de la délégation comorienne aux négociations des Accords dits du 15 juin 1973 devant conduire l’archipel à l’indépendance”. Saïd Hassane Saïd Hachim a été “accusé de complots et emprisonné durant plusieurs mois” lors du régime révolutionnaire d’Ali Soilihi. Après la mort de ce dernier, Saïd Hassane Saïd Hachim est retourné sur la scène politique.
“Élu brillamment gouverneur de l’île de Ngazidja en 1979. Il initie de nombreuses réformes pour tenter d’amorcer et développer l’île. Il quitte le gouvernorat et entre au gouvernement comme ministre d’Etat à la présidence chargé des relations avec le parlement et le gouvernement. Il est promu ministre d’Etat de la Production en 1985”. A l’arrivée au pouvoir de Saïd Mohamed Djohar, Saïd Hassane Saïd Hachim est nommé “ministre de l’Equipement chargé des Postes et télécommunications puis ministre des Affaires étrangères et de la coopération en 1991. En 1993, il est à nouveau élu député”.
A la fin de sa carrière, le président Mohamed Taki Abdoulkarim le nomme “ambassadeur des Comores à Paris en 1996. Il occupera ce poste jusqu’en 2001”. Pour finir, l’enseignant-chercheur a montré que l’ancien ministre est un “homme pieux, un des remparts pour la pratique de l’islam sunnite respectueux des traditions comoriennes. Il intervenait régulièrement dans les débats politiques nationaux pour prêcher la tolérance et inciter les uns et les autres à se rapprocher pour trouver des solutions idoines aux conflits politiques multiples du pays. Il fut l’initiateur du concept «utadjiri wa hafla»”.
Chamsoudine Said Mhadji