Le projet «Développement dans l’Union des Comores, d’un modèle agro-écologique productif et résilient au changement climatique», d’une durée d’exécution de trois ans, est arrivé à terme et l’heure est au bilan. Ce programme, piloté par l’Ong comorienne Dahari, a été financé par l’Union européenne à hauteur de 887.000 euros, soit un peu plus de 436 millions de francs comoriens. Il s’étalait de 2020 à 2022 et visait à restaurer les capacités de production agricole après le passage du cyclone Kenneth en avril 2019 dans l’archipel.

«Nous sommes fiers de clôturer
ce projet avec succès»

A cet effet, Dahari a étendu ses activités à 21 villages sur sept communes de Ndzuani et trois villages de deux communes de Ngazidja, afin de soutenir un maximum d’hommes et femmes agriculteurs. Ce sont en tout 6.500 travailleurs de la terre qui ont bénéficié de cette assistance.

En clôturant le projet, le co-directeur de l’Ong, Misbahou Mohamed, a déclaré que «nous sommes fiers de clôturer ce projet avec succès et remercions l’Union européenne de nous avoir fait confiance». Il a ajouté que «Dahari a pu soutenir la relance agricole à la suite du cyclone Kenneth et a la fois solidifié ses équipes, étendu ses zones d`intervention, capitalise davantage sur des méthodes agro-écologiques ainsi que renforcer les collaborations avec les acteurs locaux».
Selon un communiqué de presse, «Dahari a formé 6 500 producteurs-trices (dont 51% de femmes) de 417 groupes agricoles qui ont pu profiter de l`accès aux semences maraichères et vivrières de qualité». Cette note d’information destinée à la presse indique, en outre, que ce sont au total 26 272 plantules de bananier et 95 744 boutures de manioc et de lianes de patate douce qui ont été produites et distribués. 87% des paysans soutenus ont vu une hausse de leurs productions agricoles et 81% ont réussi à adopter au moins une technique agro-écologique.

Durant l’exécution du projet, plusieurs formations de base ont été effectuées, principalement sur les méthodes agro-écologiques de conduction des cultures vivrières et maraîchères.

Projet d’appui à la productivité

Des formations complémentaires ont été aussi réalisées sur des thématiques telles que le compostage, la défense et la restauration des sols, la phytopathologie, l’intégration de l’élevage à l’agriculture et à la culture et l`entretien de la pomme de terre. A en croire toujours le communiqué de presse de Dahari, l’Ong a misé fortement sur l`apprentissage de la multiplication rapide des bananiers, avec un total de 3.081 producteurs qui ont installé 305 germoirs.
Dans son bilan de l’activité réalisée en trois ans, Dahari peut se targuer d’avoir pu capitaliser et mettre en valeur trois de ses technologies agro-écologiques développées lors de cette action, à savoir l`utilisation de filet anti-insecte, la multiplication des bananiers en groupe d`agriculteurs et l`association de cultures maraichères en cultures biologiques.

L’Ong magnifie aussi la collaboration des Centres ruraux de développement économique (Crde) de Salamani et de Maouéni, respectivement à Ndzuani et Ngazidja, du programme Projet d’appui à la productivité et à la résilience des exploitations agricoles familiales (Prefer) du Fida et de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’environnement (Inrape) pour la réussite de son projet. Selon Dahari, 105 techniciens non-membres de l’Ong ont suivi des formations dans ses centres, des ateliers nationaux et régionaux sur la valorisation des techniques agricoles ont été organisés en collaboration avec l’Inrape avec un total de 80 participants et acteurs clés des zones rurales aux Comores.

Dahari a pu atteindre
les résultats attendus

Des actions qui ont bénéficié de soutiens multiformes du ministère de la Production et de la direction de l’Agriculture, de l’Institut de recherche, d’Ong, associations et entrepreneurs.

Le projet Développement dans l’Union des Comores, d’un modèle agro-écologique productif et résilient au changement climatique a, toutefois, connu un démarrage difficile à cause de la pandémie de la Covid-19 en 2020. Malgré cet impact, Dahari a pu atteindre les résultats attendus sur les trois années de financement.
Les actions se sont concentrées principalement sur les filières vivrières et maraichères, qui sont les plus importantes pour la sécurité alimentaire. L’Ong offrait, particulièrement, un accompagnement des groupements agricoles en leur facilitant l`accès à des semences de qualité, qui s’accompagne d’une formation technique en agriculture agro-écologique sur le modèle «Champs Ecole Paysan».

A souligner que Dahari est une Ong comorienne créée en février 2013. Sa mission est de soutenir les communautés rurales à restaurer les écosystèmes des Comores, ses activités axées sur la conservation et la restauration des zones prioritaires des forêts et la conservation des récifs. Sa zone d’intervention actuelle s’étend sur 22 villages à Ndzuani et trois villages à Ngazidja.