Deux semaines après la communication des réquisitions du parquet au juge d’instruction, les avocats des neuf personnes incarcérées dans l’affaire de trafic illicite des 49 kg de lingots d’or attendent la réponse du magistrat instructeur et surtout l’ordonnance du renvoi. Selon Me Hadji Chabane, un des avocats de l’ancien directeur général des Aéroports des Comores (Adc), cette ordonnance de renvoi, tant attendue, est l’outil fixant la juridiction qui doit juger cette affaire. «Nous ignorons si l’affaire va être orientée devant une juridiction criminelle ou correctionnelle. Nous attendons toujours», a-t-il indiqué. Evoquant une longue attente, l’avocat déplore «l’absence de réponses sur la demande d’hospitalisation» formulée au profit de son client. A ce sujet, les avocats attendent toujours la réponse.
Selon Me Hadji Chabane, la demande a été faite suite au rejet de la demande d’hospitalisation déposée devant le juge d’instruction qui a mentionné «l’absence du certificat médical attestant que l’ancien directeur des Adc est malade» et a, par conséquent, besoin d’être hospitalisé pour recevoir les soins adéquats. «Suite à cette réponse, nous avons reformulé notre demande et introduit le certificat en question, comme cela a été demandé. Cependant, notre demande n’a toujours pas encore reçu de réponse», regrette-t-il.
«L’incompréhension» des avocats
Cela suscite des interrogations dans la mesure où un des co-auteurs présumés a fait la même demande et a reçu une réponse favorable. Poursuivi dans cette même procédure, Fardy Abodo est détenu dans une clinique afin de recevoir des soins médicaux. «La décision est tombée le jeudi 4 août et depuis cette date, son lieu de détention est la clinique», a confié une source de la justice. De son côté, l’avocat de l’ancien directeur général des Adc, «dans l’incompréhension» s’interroge sur les raisons qui ont poussé le juge à accorder une réponse positive à la demande de Fardy Abodo et à rejeter systématiquement celle de leur client.
Rappelons que cette affaire de trafic de lingots d’or remonte au 28 décembre après l’interpellation de trois personnes dont deux de nationalité malgaches qui s’apprêtaient à embarquer à bord d’un jet privé à destination de Dubaï. À l’issue d’un contrôle, ces personnes avaient en leur possession 28 lingots d’or, soit 49 kg du métal jaune d’une valeur de 1,241 milliard de francs comoriens. Ces lingots d’or ont été saisis, une enquête est ouverte et 11 personnes ont été poursuivies pour «participation à un groupe criminel, contrebande, intéressé à la fraude, abus de fonction et complicité et corruption». Après que le juge d’instruction ait ordonné le placement en détention provisoire de tous les inculpés, via un vol spécial, le ministre malgache de la Justice s’était rendu à Moroni pour demander l’extradition des deux ressortissants malgaches. Ayant obtenu gain de cause, Imbiki Herilaza est rentré à la Grande Ile en compagnie de Pierre Stenny et Azaly Failaza Pachecco.