Née d’un père de Ngazidja et d’une mère de Mwali, Faidati Ali Mdoihoma, 48 ans, a longtemps cherché sa voie entre études et carrière professionnelle. Diplômée d’un Brevet de technicien supérieur en 1999 à l’École nationale d’administration et de commerce (Enac), son sérieux et son engagement lui ouvrent les portes de l’ancienne Société nationale des postes et télécommunications (Snpt). Elle y travaille dix ans, puis devient agent de la Poste, où elle passera au total dix-huit années de sa vie professionnelle.
Mais en 2018, Faidati prend une décision radicale : démissionner. Un choix mûri depuis longtemps, poussé par l’envie d’être «patronne d’elle-même» et de construire une activité qui lui ressemble. «Avant de démissionner, je rêvais d’être une entrepreneuse. Je me disais que j’allais être à l’aise, tout en étant la patronne de moi-même et en ayant des employés. Ce sont ces idées qui m’ont poussée à atteindre mon but», confie-t-elle.
Ainsi naît son entreprise, Baraka, un projet ambitieux de transformation des produits agricoles locaux. Faidati y travaille la cannelle, la vanille, le curcuma, le poivre noir ou encore la cardamome, afin de créer des mélanges d’épices pour le biryani ou le pilau (spécialités culinaires), des tisanes comoriennes en poudre, et plus largement, des produits qui valorisent le terroir et soutiennent les producteurs locaux.
Son initiative reçoit l’appui du Pidc (Projet intégré pour le développement des chaînes de valeur et de la compétitivité) ainsi que du programme Apile-Onudi (Appui à la production, à l’industrialisation et au libre-échange, en collaboration avec l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel).Aujourd’hui, Faidati exprime une fierté légitime : «Je suis fière de moi car aujourd’hui je suis arrivée à faire du recrutement, et mes produits sont utilisés dans le quotidien comorien», assure-t-elle. Plus encore, elle ne regrette en rien son départ de la Poste. «Je ne regrette en aucun cas ma démission», affirme-t-elle avec conviction.
Faidati Ali Mdoihoma démontre ainsi que l’entrepreneuriat peut être un moteur de transformation personnelle, mais aussi un moyen de valoriser les richesses naturelles du pays.
