Le répit risque d’être de courte durée pour les insurgés de la médina de Mutsamudu qui se sont cachés à Mayotte, après la libération des lieux par l’armée comorienne. Le ministre français de l’Intérieur n’a pas laissé l’ombre d’un doute sur les mesures devant être prises contre ces hommes (en cagoule) retranchés durant six jours dans la vieille ville de Mutsamudu, chef-lieu de l’île de Ndzuani.
Répondant à la question du député Mansour Kamardine dans la traditionnelle séance des questions-réponses au gouvernement, Christophe Castaner confirme la présence des insurgés à Mayotte. Des rebelles qui ont probablement profité de l’accalmie durant les négociations pour prendre la fuite vers l’île comorienne que d’aucuns considèrent comme étant la base arrière des déstabilisations du pays.
«Avec le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, nous avons suivi avec une grande attention ces événements et ces violences qu’a connues l’île d’Anjouan ces derniers jours. Il semble que des insurgés armés notamment retranchés dans la médina de Mutsamudu aient voulu conduire un coup de force», fait-il savoir.
Et d’ajouter : «depuis, l’Etat comorien a repris entièrement le contrôle de la ville mais certains insurgés se sont échappés. Certains sont arrivés à Mayotte et se sont présentés immédiatement à nos forces de l’ordre et ont été placés entre les mains des gendarmes».
Le premier flic de France indique qu’une enquête approfondie est conduite immédiatement en collaboration avec les autorités comoriennes : «évidement avec le président Azali pour comprendre d’abord ce qui s’est passé (…) voir leurs responsabilités dans les actes commis à Anjouan».
Pour rappel, les habitants de Mutsamudu et de certaines localités de l’île se sont réveillés stupéfaits lundi dernier. Des barricades avaient été érigées à travers les routes à l’aube. Un mouvement qui a pris une autre tournure dans la matinée du même jour. La manifestation qui était censée être «pacifique», pour reprendre les propos du gouverneur de l’île, Dr Abdou Salami, s’est subitement transformée en une insurrection armée.
Les forces de l’ordre sont intervenues, pourchassant les hommes cagoulés qui s’étaient retranchés dans la médina de Mutsamudu avant qu’ils soient délogés par l’armée nationale (And), le samedi après-midi. Une situation qui avait tenu l’ensemble du pays en haleine avant la délivrance le week-end dernier. 78 h après, le président de la République s’est rendu dans l’île notamment dans la médina où il est allé «voir les choses sur place».
M. Mbaé
