logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Des malentendus en perspective à Ndzuani

Des malentendus en perspective à Ndzuani

Société | -   Sardou Moussa

image article une
Le ministre de l’Education nationale, Salime Mahamoud, à travers une note de service prise le 6 octobre dernier, a mandaté l’Inspection générale de l’Education nationale (Igen) d’»élaborer un projet d’affectation des enseignants du préélémentaire, du primaire et du secondaire», pour l’année scolaire en cours. Rappelons que jusqu’à présent, ce travail était assuré par les directions insulaires des enseignements primaire et secondaire. Ce changement de main est alors expliqué par le ministre comme nécessaire «afin d’assurer la continuité des services de l’Education nationale», et ceci «en attendant la mise en place des institutions de l’Union des Comores et des gouvernorats chargés de la gestion administrative en matière d’Education nationale dans les îles».

 

Cette décision d’apparence subite (elle est en réalité murmurée dans l’île depuis un certain temps) est, comme l’on pouvait s’y attendre, balayée d’un revers de la main par l’exécutif de l’île de Ndzuani. «De toutes manières nous, on ne tient pas compte de toutes ses excentricités. Il veut que cela se passe ainsi, mais ce n’est pas certain que ce soit le cas. En effet, au niveau de l’île, il n’y a que le lycée de Mutsamudu qui échappe actuellement à notre contrôle ; tous les autres établissements continuent encore de prendre leurs directives chez nous», a affirmé à Al-watwan un conseiller du gouverneur, dans un ton assez confiant.


Il convient de rappeler que la nouvelle Constitution, en vigueur depuis le 6 août dernier, dispose en son article 103, qu’»en concertation avec l’Union, l’île agit» dans un certain nombre de matière dont «la gestion des établissements d’enseignement et des personnels, préscolaires, primaires et secondaires». Il n’est pas non plus inutile de rappeler, à ce même propos, «l’avis» donné il y a quelques jours par la Cour suprême au sujet de l’état actuel des prérogatives de l’Union et des îles, et qui stipule qu’»en attendant la nomination des nouveaux collaborateurs des gouverneurs des îles, il est de règle que les commissaires continuent à assurer les affaires courantes».

Des malentendus entre le ministère de l’Education nationale et l’exécutif de Ndzuani, et qui pourraiten également concerner des chefs d’établissements «désobéissants», pointe donc l’horizon. Il faut dire que, dans les semaines écoulées, le ministre a déjà eu affaire à la désobéissance d’une grande partie du corps enseignant et des chefs des établissements au niveau de Ndzuani.


Au cours d’une conférence de presse le 12 septembre dernier à Mutsamudu, Salime Mahamoud s’était déjà montré contrarié par l’absence des chefs des établissements dans une réunion qu’il avait organisée deux jours avant. Et, quelques jours après, il se sera de nouveau confronté au refus des enseignants de l’île d’honorer le rendez-vous de la rentrée des classes, malgré les mesures annoncées en cas de refus.

Commentaires