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Heurts entre l’armée et des jeunes d’Ikoni / Des responsables de la ville demandent enquête et justice

Heurts entre l’armée et des jeunes d’Ikoni / Des responsables de la ville demandent enquête et justice

Société | -   Ali Abdou

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La ville d’Ikoni dit déplorer l’option choisie par ces jeunes pour faire sortir deux voitures de marque Rang Rover à la douane, préférant user de la violence au lieu de passer par la voie légale en faisant valoir les documents qu’ils avaient en possession. Toutefois, la ville d’Ikoni dit regretter aussi que des armes de guerre soient utilisées pour le rétablissement ou le maintien de l’ordre. C’est pour cela qu’elle demande l’ouverture d’une enquête afin que les responsables de ces actes soient connus et punis.

 

Moins de 24 heures après le théâtre malheureux entre les forces de l’ordre et un groupe de jeunes de la ville d’Ikoni, qui a causé la mort d’un jeune et fait  plusieurs blessés, des responsables de la ville d’Ikoni ont organisé hier, lundi 10 décembre à la place Bishioni, un point de presse, pour «dire la vérité» par rapport à ce qui s’est passé dans la ville du samedi 8 au lundi 10 décembre.
 Avant d’adresser les condoléances de la ville d’Ikoni à la famille de Ahamada Saïd, décédé dans la matinée de ce lundi après avoir reçu une balle, Abdillah Saïd Soilihi a dénoncé le comportement des forces de l’ordre qui sont intervenues à Ikoni sans alerter ni les responsables étatiques locales ni les responsables de la ville. «Mais dans la soirée du samedi 8 décembre, les habitants ont été surpris par l’envahissement massif des forces de l’ordre dans l’ensemble de la ville. Suivi par des coups de feux assourdissants qui ont retenti de partout», témoigne-t-il.
«La ville d’Ikoni condamne l’acte commis par les jeunes. Toutefois, elle dénonce les agissements des forces de l’ordre qui ont utilisé des armes de guerre, pour une opération dite de maintien et rétablissement de l’ordre. L’utilisation de ces armes a causé la mort d’un jeune de la ville, ainsi que plusieurs blessés, dont trois évacués de Dar-es-salam» a témoigné le conférencier.
Abdillah Saïd Soilihi a salué la réaction du gouvernement qui a affrété un vol spécial pour l’évacuation des trois jeunes, grièvement blessés, à l’étranger, pour des soins. Mais selon lui, «cet acte du gouvernement ne suffira pas pour apaiser la souffrance et la douleur des habitants de cette ville qui a enregistré la perte de l’un de ses fils». L’intervenant a demandé l’ouverture d’une enquête pour faire éclater la vérité, afin que «les responsables» de ces actes soient connus et punis.


 

 


Les responsables de la ville d’Ikoni ont, en outre, rejeté le «communiqué non référencé» du commandement de la gendarmerie nationale, en date du dimanche 9 décembre.


 

Par rapport aux faits relatés par ce communiqué, la ville d’Ikoni dénonce un traitement de «deux poids deux mesures» dans cette affaire. L’ancien ministre des Finances, Assoumani Aboudou, a tenu à informer que, quelques jours avant «ce fameux dimanche», un magistrat, muni d’une réquisition du parquet, appuyé par des éléments des forces de l’ordre, a «par la force» sorti des douanes son véhicule. «Ayant appris ce qui s’est passé avec le véhicule du juge avec des témoins visuels, un jeune d’Ikoni, nommé Mahamoud Soilihi, alias Boss, muni d’un bon à enlever des douanes, d’un bon à délivrer de Moroni Terminal, du 13 juin 2018 et d’une réquisition du parquet N°18/601/PR a tenté de dédouaner ses véhicules, en vain», a raconté Assoumani Aboudou avant de se demander si la voiture de ce magistrat a été récupérée comme ce fut le cas pour ceux du jeune d’Ikoni.

Ali Abdou

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