Le ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou s’est entretenu hier avec une délégation de de plus de quatre-vingt résidents de Mayotte, dans sa salle de conférence. La délégation s’est retrouvée devant le portail du ministère pour revendiquer leur retour à Mayotte, «dans les meilleurs délais». Une doléance faite aux autorités consulaires de Moroni depuis maintenant plusieurs semaines.
Ils sont été des hommes, des femmes et des enfants qui attendent à tout prix retrouver leurs familles. Dans la délégation figurent également des opérateurs économiques désirant regagner l’île pour leurs obligations professionnelles. Surpris par cette foule immense, le ministre de l’Intérieur l’a chaleureusement accueilli afin d’échanger avec elle. «D’abord je tiens à souligner que je n’ai pas reçu une délégation des Comoriens résidant à Mayotte et bloquée ici, à Moroni. Mais, je me suis entretenu avec des gens qui ont envahi le ministère. Donc, en tant que responsable, il était de mon devoir de les recevoir et prendre note de leurs doléances», a éclairci le ministre de l’Intérieur.
Cette délégation soutient qu’elle est bloquée à Moroni depuis des semaines à cause de la pandémie du Coronavirus. Cependant, le ministre de l’Intérieur a constaté une accalmie quant à la situation sanitaire sur l’ensemble du territoire. Il s’est aussi montré positif quant au retour de ces ressortissants dans un bref délai. «Je ne pense pas qu’il y ait une raison pour que ces personnes ne puissent plus rentrer dans de bonnes conditions», a fait savoir Mohamed Daoudou avant d’ajouter que «sur la liste des quarante-cinq personnes à l’appel hier, dix-huit manquaient». Selon le premier flic du pays, ces dix-huit personnes «auraient emprunté d’autres voies» pour regagner Mayotte. «Ce sont ces même voies que nous voulons impérativement empêcher. Il faut comprendre que nous n’avons jamais voulu empêcher les gens de se rendre à Mayotte mais, vous devez comprendre qu’on ne cautionnera pas des pertes en mer», dit-il.
De l’espoir de rentrer à la maison
Le rôle de l’autorité publique est d’accompagner ces personnes afin de les éviter d’emprunter des voies qui pourraient leur être fatales. «Nous avons le devoir de les accompagner en sachant que notre devoir c’est de veiller sur la population et de l’assister. Je vais en effet contacter les services et les personnes compétentes notamment les autorités françaises à Mayotte et l’ambassade de France à Moroni par rapport à ce sujet».
De son côté, le représentant du Collectif, Hadji Soilih Nasserdine a déclaré que «le ministre a proposé de chacun de nous doit constituer son dossier composé d’un passeport comorien et d’un titre de séjour français émanant de Mayotte. Cela fait déjà des mois que nous ne cessons de réclamer notre retour. Cette fois-ci, c’est la quatrième fois que je m’entretiens personnellement avec le ministre et j’espère une meilleure suite de nos ecahnges».
Yahya Zakaria
