Le procureur de la République a annoncé que «dix personnes» ont été répertoriées par la Brigade de recherche dans le cadre de la deuxième information judiciaire ouverte contre Abdousalam Ibrahim Mpingo alias «Bashar». Ce dernier est actuellement placé en détention après son expulsion de la Tanzanie et sa remise à la Police de l’air et des frontières (Paf) des Comores, le samedi 10 mai. Le magistrat n’a pas dévoilé le profil de ces dix personnes ni livré des détails sur la nature des liens entretenus avec l’inculpé.
«Il y a en tout dix personnes mais la liste peut s’allonger au fur et à mesure des auditions en cours chez le juge d’instruction. Il s’agit, d’une part, des personnes citées par Bashar, et d’autre part, des gens identifiés au cours de l’enquête. Ces personnes seront entendues avec de possibles confrontations avec l’intéressé mais c’est au juge de le décider», a souligné Abdou Ismail pour qui la justice souhaite enquêter sur le bien-fondé ou non des allégations du détenu.
Abdousalam Ibrahim Mpingo (Bashar), depuis sa page Facebook, s’exprimait sur des sujets divers couplés avec des attaques personnalisées, dévoilant des faits et relatant des informations aux connotations injurieuses et diffamatoires. Des messages audio, via la messagerie WhatsApp, laissent penser, à tort ou à raison, « des liens suspects » avec des personnalités. Y avait-il complicité entre les personnes en question et les propos de Bashar ? L’homme a-t-il joué sur la cupidité de ses intimes pour conforter son entreprise de dénonciation et de chantage ? Seule l’enquête en cours le prouvera. La justice a engagé une poursuite pour «injures publics, diffamation, diffusion de fausses données, dénonciation calomnieuse, chantage et extorsion de fonds».
Expulsion et non extradition
Le procureur parle de «complices» qui livraient des informations à Bashar et que «rien ne sera laissé de côté et que tout sera scruté à la loupe pour ressortir la vérité». Les personnes concernées sont convoquées et entendues progressivement, selon nos informations. «Il a dit des choses, est-ce qu’il disait la vérité, pourquoi s’attaquer à la vie privée des gens, a-t-il les preuves de ses allégations, il devra dans ce cas les verser au dossier. Tout se fera dans les règles d’art», a expliqué Abdou Ismail.Revenant sur la première affaire, le chef du parquet, évoque «une somme de 8 millions» réclamée par de nombreux plaignants mais il précise que «ce chiffre peut évoluer car même ce matin, nous avons reçu des plaintes». Abdou Ismail précise également qu’une plainte pour «diffamation, injures, chantage…» a été déposée avec citation directe et «un avertissement à prévenu» communiqué à l’intéressé et à son avocat. «D’autres personnes peuvent probablement se manifester au cours de l’enquête. Il appartiendra au magistrat d’apprécier les informations en sa possession pour décider quoi que ce soit », ajoute le parquetier.
Au sujet de l’arrestation à Dar Es Salam, le procureur de la République a balayé «les fausses informations » relayées sur les réseaux sociaux. A l’entendre, Abdousalam Ibrahim Mpingo alias Bashar a été expulsé et non extradé de la Tanzanie car, pour ce deuxième cas, «il faut une coopération judiciaire entre deux Etats». Le magistrat ajoute que «Bashar» a été expulsé pour «séjour irrégulier» en Tanzanie. «Mais comme il y a un mandat d’arrêt lancé depuis 2021, la justice comorienne a saisi l’occasion à l’arrivée pour l’arrêter et le remettre aux enquêteurs», a encore nuancé le procureur qui appelle «à bien se renseigner sur les faits avant de les commenter et les publier»