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Deux pêcheurs comoriens échoués en Somalie depuis quatre mois demandent secours 

Deux pêcheurs comoriens échoués en Somalie depuis quatre mois demandent secours 

Société | -   Sardou Moussa

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On s’est perdu en mer trois jours après la fin du ramadan. Nous avons fini par échouer ici. Les gens sur qui nous sommes tombés avaient voulu nous soutirer de l’argent, mais une autre personne charitable est venue à notre secours ; elle nous a offert gîte et couvert depuis”, explique l’un d’eux dans une vidéo publiée par Radio Domoni Inter, le dimanche 4 octobre.

 

C’est peut-être le plus long séjour en territoire inconnu, pour des pêcheurs anjouanais disparus en mer. Cela fait plus de quatre mois qu’Issouf Genda dit Mtsunga et Abdallah Saïd Néné, natifs de Domoni sur l’île de Ndzuani, sont bloqués en Somalie, dans un endroit appelé Kismayo, d’après eux. 
Les deux amis pêcheurs y ont échoué, après plusieurs jours d’errance dans l’océan. Depuis, c’est la galère, et l’incertitude. Naouir-Eddine Papamwegne, un journaliste d’une radio privée de leur ville natale, a pu entrer en contact avec eux, et  recueilli leur témoignage. “On s’est perdu en mer trois jours après la fin du ramadan. Nous avons fini par échouer ici. Les gens sur qui nous sommes tombés avaient voulu nous soutirer de l’argent, mais une autre personne charitable est venue à notre secours ; elle nous a offert gîte et couvert depuis”, explique l’un d’eux dans une vidéo publiée par Radio Domoni Inter, le dimanche 4 octobre. 


Genda précisera aussi que leur hôte est arrivé à bout de patience, et c’est pour cela qu’il sollicite l’aide de ses compatriotes et du gouvernement comorien. “Notre bienfaiteur nous a entretenu pendant tous ces mois, mais à la fin il a voulu nous mettre dehors, car il trouve que le temps passe alors que personne d’autre ne s’intéresse à notre sort. Nous lançons donc un appel à l’aide à tout le monde, car ici, c’est la Somalie...”, a-t-il ajouté, reconnaissant toutefois au passage avoir déjà reçu de l’aide en argent venu du pays, mais “insuffisante”. Et en fin de compte, lui et son camarade d’infortune (un garçon beaucoup moins âgé) se trouvent “obligés de trimer comme des esclaves pour survivre”.
Aux dernières nouvelles, un spectacle de chants et danses traditionnels a été organisé à Domoni par des volontaires, il y a quelques jours, en vue de mobiliser de l’argent pour eux. Car, d’après Yakidou Ahamadi, un autre journaliste de Domoni Inter, “le problème qui se pose est un problème d’argent, pour leur permettre de rallier d’abord la Tanzanie puis, à partir de là-bas, chercher le moyen de rentrer au pays”.


Il faut dire que la situation de nos deux compatriotes est davantage compliquée par la crise sanitaire du coronavirus, qui a nécessité la fermeture des frontières, mais aussi par l’absence d’une représentation diplomatique comorienne en Somalie, sans oublier non plus le fait que nos deux malheureux n’ont aucun document de voyage avec eux. 

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