Le président de la République, Azali Assoumani, s’est adressé hier, lundi 25 janvier, à la nation pour réenclencher les mesures de restriction pour, dit-il, «mieux protéger la population». Une annonce motivée surtout après la confirmation de l’existence du variant sud-africain dans les îles avec son lot de victimes.
En un mois, avec cette deuxième vague, l’on dénombre plus de 70 morts alors que durant 9 mois de pandémie, les chiffres officiels faisaient état de 7 décès. Une situation sanitaire extrêmement préoccupante qui inquiète la population et le gouvernement. Soulignant la virulence de cette deuxième vague, Azali Assoumani, dans son discours, a tenu à préciser que ce variant a la particularité de se propager rapidement et d’affecter toutes les couches de la population.
Ainsi, à en croire le chef de l’Etat, le pays enregistre une «progression exponentielle» de cette pandémie dont la deuxième vague a d’abord débuté à Mwali. «Malgré la mobilisation des départements concernés pour apporter l’appui et l’assistance nécessaire aux structures en place et en dépit de tous les efforts déployés, le virus se répand dans toutes nos îles», a-t-il déploré, chiffres à l’appui. Le pays comptabilise 2.260 cas de Covid-19 dont 147 cas importés et 1.315 guéris sur les trois îles.
Pour les nouveaux cas actifs, le président parlera de 875 personnes atteintes, avec 537 à Ngazidja, 309 à Ndzuani et 29 à Mwali. «Je saisis cette douloureuse occasion pour renouveler mes condoléances attristées ainsi que celles du peuple et du gouvernement comoriens à l’ensemble des familles endeuillées tout en souhaitant, grâce à Dieu, un prompt rétablissement aux malades et je leur dis que nous sommes de tout cœur avec eux», a déclaré Azali Assoumani.
Le chef de l’État a surtout déclaré qu’il fallait agir vite pour éviter une catastrophe «difficilement contrôlable». C’est ainsi qu’après avoir demandé la compréhension, la coopération et l’accompagnement de la population, Azali Assoumani a annoncé plusieurs mesures pour protéger le pays qui, actuellement, n’est pas à la fête, mais à l’urgence de sauver des vies.
Interdiction de tout regroupement
«Nous prenons, à compter de ce jour, les mesures suivantes : obligation du port du masque et le respect strict de la distanciation physique dans tous lieux publics, y compris dans les véhicules, les taxis, les magasins et les établissements publics et privés», a-t-il annoncé avant d’ajouter l’instauration d’un couvre-feu sur l’ensemble du territoire de 20 heures à 05 heures du matin.
Le président de la République a, par ailleurs, ordonné la fermeture totale de toutes les mosquées et autres lieux de culte avant d’interdire les regroupements culturels ou religieux, les cérémonies de mariage et religieuses. Il était aussi question de la fermeture de tous les marchés à partir de 16 heures pour les jours ouvrables, les dimanches seront consacrés à la désinfection et au nettoyage.
«Les écoles, les collèges, les lycées et l’Université restent pour le moment ouverts mais étroitement surveillés et suivis au quotidien par nos scientifiques qui, en collaboration avec les responsables des établissements aviseront des mesures à prendre en cas de nécessité», a-t-il précisé
Concernant la prière en période de pandémie, Azali Assoumani a fait savoir que le Muftorat en précisera les modalités. «Et ceci dans le respect du culte et de la dignité des défunts», a-t-il insisté. Le non-respect des mesures barrières, du protocole du lavage des morts et de l’enterrement, ne sera pas toléré. «J’ai demandé à ce que les forces de l’ordre s’assurent que ces mesures soient respectées de la façon la plus stricte possible», a-t-il fait averti.