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Dialogue inter-comorien : la Mosc-Ndzuani s’estime «écartée»

Dialogue inter-comorien : la Mosc-Ndzuani s’estime «écartée»

Société | -   Sardou Moussa

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La Maison des organisations de la société civile (Mosc-Ndzuani) se sent en effet marginalisée dans ce processus, comme l’a fait remarquer son président, Ahmed Malide. Non seulement elle se sent marginalisée, mais elle craint une implosion. « Nous avons organisé cette réunion pour parler des dissensions qui rongent notre organisation depuis l’annonce de ce dialogue inter-comorien», a-t-il souligné.

 

La Mosc (Maison des organisations de la société civile) de Ndzuani a tenu une réunion de concertation avec ses associations membres, hier jeudi à la Maison des associations de Mutsamudu. Les échanges ont tourné autour de sa participation ou non au prochain Dialogue inter-comorien, voulu par le gouvernement. Une participation qu’elle souhaite bien, à condition qu’elle y soit invitée.

Risque d’implosion ?

La Mosc-Ndzuani se sent en effet marginalisée dans ce processus, comme l’a fait remarquer son président, Ahmed Malide.Non seulement elle se sent marginalisée, mais elle craint une implosion. « Nous avons organisé cette réunion pour parler des dissensions qui rongent notre organisation depuis l’annonce de ce dialogue inter-comorien. Nous voyons des représentants dits de la société civile arriver de Ngazidja pour mener une campagne en faveur du dialogue ici et à Mwali.

 

Nous, on n’est semble-t-il pas connus des dirigeants », déplore-t-il. Et d’ajouter : « En tous cas, ce qui nous préoccupe, ce n’est ni la réforme de la Céni [Commission électorale nationale indépendante], ni celle du code électoral. Les députés s’en occuperont, c’est de leur ressort. Nous nous inquiétons plutôt de la crise sanitaire, de la flambée des prix et de la hausse de l’insécurité».


Si le président de la Mosc-Ndzuani regrette une mise à l’écart de son organisation au profit d’associations sorties de nulle part, sa collègue, Badria Maanfou, se montre plus fataliste.A son avis, les dés sont déjà jetés. « Ne nous leurrons pas : dans ce processus, c’est le nom de la société civile que l’on veut utiliser, pas la société civile elle-même. Tout est déjà ficelé là-haut. Avec ou sans nous, ce dialogue se fera. Elle se fera avec une société civile déjà choisie et des recommandations déjà arrêtées », a-t-elle déclaré.

L’institution légitime

Un autre intervenant, Bacar Dossar, n’a pas été tout à fait de cet avis. Selon lui, la Mosc-Ndzuani doit écrire officiellement aux organisateurs du dialogue inter-comorien pour leur rappeler qu’elle est l’institution légitime qui fédère les organisations de la société civile de l’île, et qui est donc habilitée à désigner des représentants à ce dialogue. Un autre, Mohamed Ahmed Allaoui, a estimé que ce serait également l’occasion de leur demander des éclaircissements sur les tenants et les aboutissants de ce dialogue.

 


Et d’insister aussi sur la nécessité pour la société civile de participer au dialogue et à toute activité s’inscrivant dans la marche de l’Etat. «On ne peut pas rester indifférent à la marche de l’Etat. Nous devons seulement connaitre le cadre légal qui nous régit, savoir quels rapports nous devons entretenir avec le gouvernement et les politiques en général, ainsi que notre rôle en tant que société civile. Nous devons surtout garder notre neutralité et notre indépendance», a-t-il suggéré.Cette dernière proposition a recueilli l’adhésion de la plupart des participants, qui se sont à nouveau donné rendez-vous pour l’approfondir.

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