L’Organisation internationale du travail (Oit) a organisé, du 1er au 3 juillet à l’hôtel Retaj Moroni, un atelier destiné à renforcer les capacités du Comité national tripartite du dialogue social (Cntds) autour des enjeux liés à la transition juste, à l’économie du soin et à l’inclusion sociale. L’événement a rassemblé représentants de l’État, syndicats et organisations patronales pour réfléchir collectivement à l’intégration de ces problématiques dans les politiques publiques comoriennes.
Les discussions ont porté sur le rôle du dialogue social face aux mutations du monde du travail, aux défis climatiques et aux besoins de protection des travailleurs vulnérables. Une analyse rapide de la prise en compte de la transition juste dans les Contributions déterminées au niveau national (Cdn) a été présentée, avec pour objectif d’alimenter les réflexions en cours sur les engagements climatiques des Comores.Seynabou Diouf, spécialiste économie bleue et emplois verts à l’Oit, a relevé l’importance d’intégrer la dimension du travail décent dans toutes les stratégies nationales. Elle a rappelé que le Cntds constitue un espace crucial de concertation pour accompagner les Comores dans leurs engagements sociaux et environnementaux.
La question de l’égalité de genre et de l’inclusion des personnes en situation de handicap reste cependant un défi majeur. Sophie Lambert, spécialiste genre à l’Oit, a insisté sur la reconnaissance du travail de soin, souvent non rémunéré, et sur la nécessité de garantir aux femmes enceintes des droits protégés par la loi, notamment à travers la ratification de la convention 183 de l’Oit, qui encadre la protection de la maternité. Seynabou Diouf a également insisté sur le droit des femmes enceintes à ne pas être discriminées et à bénéficier d’un congé de maternité.
L’atelier a aussi mis l’accent sur la responsabilité sociétale des entreprises, qui doivent intégrer les impacts sociaux et environnementaux dans leurs activités. « Une entreprise socialement responsable est celle qui anticipe les conséquences de ses actions sur la société et l’environnement », a expliqué Diouf, en rappelant que le Pacte mondial des Nations unies et les conventions de l’Oit constituent des références fondamentales.Enfin, le coordinateur national des Cdn, Fawaz Mohamed Moumini, a rappelé les engagements des Comores en matière de climat, notamment la ratification de l’accord de Paris et les efforts nationaux de réduction des émissions à l’horizon 2030.