Sous le haut patronage de l’Union de la chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture(Uccia), Studio innov a procédé, mercredi dernier au Golden tulip, au lancement officiel de Bbounce, une application de streaming et de livestreaming (diffusion en ligne de contenus audiovisuels).
Développée par la Start up Studio innov, Bbounce, littéralement «être en mouvement», s’accorde comme objectif de «connecter numériquement la diaspora comorienne à ses origines, vivre de sa musique à l’ère du streaming digitale», ce qui constitue, en même temps, le thème retenu pour le kick off de la plateforme. Cette dernière se donne également la tâche de «fédérer toute la communauté comorienne autour de la conservation et de la préservation du patrimoine culturel», peut-on lire sur le document officiel du produit que nous ont remis ses initiateurs.
Vers une «révolution» dans le monde de la musique ?
Ce n’est ni plus ni moins ce qu’assurent les promoteurs de la plateforme monétisable. Dans un pays où bon nombres d’artistes doivent leur survie aux rémunérations de leurs concerts, Bbounce souhaite donner l’opportunité aux acteurs culturels de tirer profit de leur création. «Les artistes locaux pourront partager leurs réalisations sur la plateforme, et les auditeurs pourront y avoir accès, mais des tarifs seront fixés», a fait savoir l’un des promoteurs, Farhat Abdillahi. Et à Farah Naquydine de renchérir. «C’est une grande première pour le pays. Ce sera une révolution pour le paysage musical du pays.
Le module du live permettra à ceux qui ne sont pas physiquement présents dans les concerts, de les vivre», affirme-t-il. A la question de savoir si cette pratique ne réduirait éventuellement pas le taux d’affluence dans les spectacles, l’équipe de Bbounce demeure convaincue qu’il s’agirait, avant tout, d’une question de choix. «Certains optent de vivre le concert sur place, d’autres depuis leur canapé. Il faut également avoir une pensée pour ceux qui sont en dehors du territoire national et qui souhaitent goûter aux évènements. Les artistes doivent comprendre que ce produit, c’est le leur», croit savoir Ahamed Abdoulbar.En outre, Bbounce compte se déployer vers d’autres horizons tels que le sport, la politique ou encore la religion.
Le but étant, entre autres, de «s’affranchir des plateformes de streaming conventionnelles» telles que Youtube, Deezer et spotify, dont les rémunérations «sont jugées trop faibles». Toutefois, nuance Farhat Abdillahi, par souci de se mettre à l’abri de publication de «contenus inappropriés», chaque bénéficiaire sera «identifié et contrôlé». Bbounce disposera également d’un espace publicité. «Si vous prenez un abonnement, vous serez dispensés de pub. A l’inverse, vous allez vous en manger», devait préciser Farah Naquydine.
Les paiements se feront par cartes à l’étranger, et, au niveau national, Bbounce mise sur le mobile banking. Les recettes de l’application seront subdivisées en trois parties : «45% pour les artistes, 10% pour des œuvres caritatives et 45% pour nous», mentionne Ahamed Abdoulbar. Les promoteurs de Bbounce, «très confiants», gardent notamment en ligne de mire, l’envie d’exporter le produit dans la région de l’Océan indien et l’Afrique de l’Est.