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Difficultés financières de l’Onicor I Le gouvernement garantit un échelonnement de dette auprès des banques

Difficultés financières de l’Onicor I Le gouvernement garantit un échelonnement de dette auprès des banques

Société | -   Mhoudini Yahaya

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L’accord de restructuration de la dette de l’Onicor prévoit un échelonnement des échéances de remboursement sur cinquante mois, visant à aider l’Onicor à se redresser financièrement. La société avait tenté diverses mesures, dont une augmentation unilatérale du prix du riz dans certaines régions. L’Onicor affirme que le prochain approvisionnement sera conforme aux prix des autres îles, malgré l’absence de modification officielle de la réglementation en vigueur.

 

Le ministre des Finances, Mze Abdou Mohamed Chafiou, a signé le mardi 13 juin dernier un accord de restructuration de la dette de l’Onicor (Office national d’importation et de commercialisation du riz). Celle-ci s’lève à 4,8 milliards de francs. Cet accord est censé soutenir le redressement de la société, qui baigne depuis plusieurs années dans d’inextricables soucis financiers. «Le gouvernement comorien, représenté ici par le ministère des Finances, s’engage à racheter l’ensemble de la dette de l’Onicor, d’un montant total de 4,8 milliards de francs, répartis entre les trois institutions bancaires que sont la Meck Moroni, la Bic et Exim Bank», a déclaré le ministre, lors de la signature de l’accord.


Le ministre a parlé de rachat, mais ce ne serait pas exactement de cela qu’il s’agit. Le chargé de communication de l’Onicor a tenu à préciser ceci : «Il ne s’agirait pas d’un rachat, mais d’un échelonnement des échéances de remboursement sur une période de cinquante mois, négocié par le gouvernement. Cela permettra à l’Onicor de mettre en place une dynamique de redressement avec un plan de remboursement de la dette avantageux », affirme Ben Abdallah Youssouf. Il reste à savoir si cette démarche sera suffisante pour sortir la société du gouffre.


Dans sa lutte pour la survie, la société publique a en effet tout tenté, jusqu’à augmenter unilatéralement le prix du produit à Ndzuani et à Mwali. En effet, le même sac de riz de 25 kilogrammes, qui est vendu à Ngazidja à 10 000 francs, est écoulé sur le marché anjouanais et mohélien entre 11 500 et 12 500 francs. «L’Onicor m’a fourni la tonne de riz à 400 000 francs, je le vends donc à 12 500 francs», affirme, sans regret, une commerçante de Fomboni.


Selon toujours le chargé de communication de l’Onicor, la différence de prix observée à Moroni par rapport à Ndzuani et Mwali s’explique par le fait que « le riz actuellement sur le marché dans la capitale comorienne provient d’une ancienne cargaison avec l’ancien prix». Ben Abdallah Youssouf a tenu à rassurer la population en affirmant que la prochaine cargaison sera au même niveau que les autres îles, c’est-à-dire à 500 francs le kilo et 11 500 francs le sac. Un nouveau prix déjà en vigueur à Ndzuani et à Mwali, alors que l’arrêté conjoint des ministères de l’Economie et des Finances d’août 2022, qui modifiait la structure des prix du riz, n’a pas été officiellement modifié.

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