Financé par la Banque mondiale dans le cadre du Projet de relèvement post-Kenneth, le chantier de la digue côtière de Djwaezi, infrastructure stratégique destinée à protéger les populations riveraines contre les assauts de la mer, est à l’arrêt depuis près de trois mois.Lancé en avril 2025, le chantier confié à l’entreprise égyptienne Arab Contractors devait être achevé dans un délai de dix mois. La réception des travaux était ainsi prévue pour mars 2026.Or, depuis mi-octobre, aucun engin n’est visible sur le site, ce qui suscite incompréhension et inquiétude au sein de la population djwaezienne, d’autant plus que la zone reste fortement exposée aux risques côtiers.
Contacté à ce sujet, le directeur Hse d’Arab Contractors, Mahmood Elkhonizy, a formellement démenti toute «interruption injustifiée des travaux». Selon lui, cette période de stand-by est liée à des «contraintes techniques et logistiques », ainsi qu’à la nécessité d’opérer certains ajustements afin d’assurer la conformité du projet aux exigences environnementales, sociales et techniques. Il parle d’une démarche de prudence visant à garantir la durabilité et la sécurité de l’ouvrage sur le long terme.
Le responsable affirme par ailleurs que «des échanges ont bien eu lieu avec les autorités locales, dans un esprit de concertation et de collaboration». Il reconnaît que, comme dans tout projet d’envergure, «des discussions peuvent parfois donner lieu à des incompréhensions», tout en assurant que « l’entreprise reste pleinement engagée dans le dialogue institutionnel, dans le respect du cadre légal et contractuel, afin de parvenir à des solutions consensuelles permettant la poursuite des travaux dans de bonnes conditions ».
Mahmood Elkhonizy insiste sur le fait que ces retards sont indépendants de la volonté de l’entreprise. Il assure qu’ «un plan de rattrapage sera immédiatement mis en œuvre dès la reprise du chantier».Celui-ci prévoit une réorganisation du planning, une optimisation des ressources et, si nécessaire, un renforcement des équipes, dans l’objectif de «réduire les délais sans compromettre les standards de qualité et de sécurité exigés».Concernant les rumeurs relatives à un éventuel changement du site d’exploitation de la carrière de Bandar Salam, le directeur Hse se veut catégorique. Il affirme qu’«aucune intention de relocalisation n’est envisagée, une telle décision entraînant inévitablement des retards importants en raison de nouvelles études techniques, environnementales et sociales, ainsi que des procédures d’autorisation». Dans ce contexte, l’option retenue demeure la poursuite de l’approvisionnement en matériaux à partir du site existant, dans le strict respect des mesures de sécurité en vigueur.
