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Discours bilan d’Akinwumi Adesina I Le président sortant de la Bad se félicite d’une décennie de «transformation en Afrique»

Discours bilan d’Akinwumi Adesina I Le président sortant de la Bad se félicite d’une décennie de «transformation en Afrique»

Société | -   Maoulida Mbaé

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Le président sortant de la Banque africaine de développement (Bad) a déroulé son bilan de dix ans à la tête de l’institution panafricaine devant ses partenaires et du monde de la finance du continent.

 

Le président de la Bad, Dr Akinwumi Adesina, a lundi dernier donné le coup d’envoi des travaux de l’assemblée annuelle du groupe de la Banque africaine de développement à l’occasion d’un petit-déjeuner de bienvenu aux médias. Une occasion pour lui de dresser le bilan d’une décennie passé à la tête de cette banque qui est devenue au fil des années, un instrument incontournable au financement du développement des pays africains. Lors de son discours bilan prononcé dans une salle bondée à Abidjan, siège de la Bad, le président sortant, a rappelé le chemin parcouru depuis sa première élection à la présidence de cette institution panafricaine.

Les chiffres parlent

«Aujourd’hui, je vous souhaite la bienvenue non seulement aux Assemblées annuelles 2025, mais aussi à l’ultime chapitre d’une décennie remarquable de transformation», a-t-il déclaré, rappelant que cette session n’est pas seulement une tradition. «C’est l’un de mes moments préférés lors des Assemblées annuelles. Cela me donne l’occasion de m’exprimer en toute franchise, de réfléchir profondément et de vous remercier sincèrement », a-t-il affirmé. Et d’ajouter avec une dose d’humour : «Il y a dix ans, je n’avais pas un cheveu gris».


Cet économiste en agriculture a retracé les étapes marquantes de son mandat : une capitalisation historique passant de 93 à 318 milliards de dollars, une reconstitution record du Fonds africain de développement à 8,9 milliards de dollars, des innovations financières inédites comme la titrisation synthétique et les instruments de capital hybrides. « Gris pour avoir tout donné au service du peuple africain », a-t-il lancé avec une pointe d’humour et de gravité.Mais au-delà des chiffres, le président a insisté sur l’impact humain. À travers les High 5 (nourrir, éclairer, industrialiser, intégrer l’Afrique et améliorer la qualité de vie) la Banque affirme avoir touché 565 millions de personnes. Soins de santé, accès à l’eau, électricité, sécurité alimentaire, infrastructures… les exemples ont été énumérés par le Nigérian : des sanitaires dans une école au Lesotho, une centrale de traitement des eaux usées en Égypte, un pont stratégique entre le Sénégal et la Gambie, ou encore un programme d’urgence agricole ayant permis de produire 44 millions de tonnes de nourriture dans 29 pays.Pour Dr Akinwumi Adesina, ces réalisations ne sont pas des promesses mais des preuves : «Ce n’est pas moi qu’il faut croire. Demandez au peuple», a-t-il affirmé, évoquant les consultations menées dans le cadre de la stratégie décennale 2024–2033.


Cette dernière édition, des réunions annuelles sous son mandat s’annonce comme un moment charnière, avec pour thème «Mieux mobiliser le capital africain pour le développement de l’Afrique». Plus de 6 000 délégués issus de 81 pays sont attendus à Abidjan pour débattre de macroéconomie, d’énergie, de climat, de sécurité alimentaire ou encore de financements innovants. Cet ancien ministre de l’agriculture Adesina n’a pas manqué d’interpeller les médias présents : «Vous êtes les conteurs de l’Afrique. Marchez avec nous cette semaine. Posez les questions difficiles. Racontez les vraies histoires.»Selon lui, les Assemblées annuelles 2025 ont une importance particulière, et pas seulement pour lui. D’ici à la fin de cette semaine, a-t-il dit, les actionnaires de la banque auront élu le prochain président du Groupe de la Banque africaine de développement.

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