Hier, mardi, une atmosphère empreinte de respect et de reconnaissance a enveloppé le siège de l’Ortc lors de la cérémonie commémorative en l’honneur de Mohamed Mouigni Ali Wambantsi, plus affectueusement connu sous le nom d’Albinos. Des amis, des collègues et des figures de proue du monde journalistique se sont rassemblés pour rendre hommage à ce pilier du journalisme comorien, décédé récemment. Mohamed Mouigni Ali, bien qu’il soit reconnu pour ses analyses percutantes de l’actualité socio-politique internationale, était bien plus qu’un journaliste émérite. Il était un mentor, un guide et un modèle pour la nouvelle génération de journalistes comoriens. Ses amis et collègues ont souligné sa proximité avec les jeunes reporters et son engagement à les encadrer et à les conseiller dans leur cheminement professionnel.
La cérémonie, qui a débuté par une lecture du Saint Coran en hommage au regretté, a été marquée par des discours émouvants rappelant l’impact positif de Mohamed Mouigni Ali sur ses pairs et sur sa station, l’Ortc (Office de radiotélévision des Comores). Des anecdotes ont été partagées, qui ont démontré sa dévotion à son métier et sa volonté constante d’améliorer les conditions de travail de ses collègues. Mahmoud Salim Hafi, un ancien directeur général d’Ortc, a témoigné de la manière dont Albinos ne se contentait pas d’être un professionnel exemplaire, mais également un conseiller avisé pour ses supérieurs hiérarchiques, « en cherchant toujours le bien-être de l’Ortc et de son personnel». Le directeur actuel de la station publique, a quant à lui exprimé son désir de voir émerger de futurs talents, inspirés par l’exemple de Mohamed Mouigni Ali. Cependant, il n’a pas manqué de reconnaître les défis auxquels sont confrontés les journalistes locaux, notamment les conditions précaires et les pressions auxquelles ils sont soumis.
Un professionnel exemplaire
En effet, bien que la cérémonie ait été l’occasion de rendre hommage à un grand professionnel, elle a également soulevé des questions sur les conditions de travail des journalistes aux Comores. Certains agents ont exprimé leurs préoccupations quant à leurs droits bafoués et ont appelé à une plus grande solidarité au sein de la profession. Natif d’Ikoni, Albinos a consacré sa vie au journalisme après avoir obtenu son diplôme à l’Enac (Ecole nationale d’administration des Comores) en 1999. Il a travaillé pour plusieurs médias comoriens, laissant derrière lui un héritage durable grâce à sa maîtrise de la langue Shikomoi et à son engagement envers la profession.