Cette semaine, les habitants de la capitale, Moroni, font face à une pénurie d’eau préoccupante. Il est devenu extrêmement difficile pour eux d’obtenir de l’eau, que ce soit à partir des bornes fontaines publiques ou des branchements privés. Les robinets des sept mille abonnés de la société d’État sont complètement à sec, ce qui a des répercussions non seulement sur ces milliers de clients, mais aussi sur des établissements essentiels tels que l’hôpital, les cliniques, les restaurants très fréquentés et d’autres établissements publics, tous alimentés par le même réseau de distribution. Ainsi, de nombreuses activités sont gravement touchées par cette pénurie d’eau.
Mouradi Tonny, un jeune homme, a préféré quitter la capitale pour se réfugier dans sa ville d’origine, Mitsamihuli. Il ne supportait plus de vivre sans eau, depuis déjà plusieurs jours. «Je voulais initialement attendre que les résultats de fin d’année soient affichés avant de quitter Moroni, mais je suis obligé de précipiter mon départ à cause de cette situation invivable », regrette cet étudiant de première année de droit à l’Université des Comores. Le marché de la vente de l’eau à domicile est en train de s’effondrer. Les bus remplis de jerricans jaunes se font de plus en plus rares. Il devient un véritable parcours du combattant de se procurer un bidon de 20 litres au prix de 250 francs.
Pourtant, il y a quelques semaines, la société nationale d’exploitation et de distribution d’eau (Sonede) avait annoncé une initiative visant à généraliser les compteurs de prépaiement, grâce à un prêt de 140 millions de francs obtenu auprès d’une banque locale. On peut se demander si les sept mille abonnés seront suffisamment motivés pour se procurer des tickets de recharge sans que la distribution d’eau ne soit rétablie de manière effective.
Un bidon de 20 litres au prix de 250 francs
La direction générale de la société nationale d’exploitation et de distribution d’eau a récemment publié un communiqué pour expliquer les raisons de cette pénurie et annoncer des mesures d’alimentation alternatives.
Selon le communiqué, des travaux techniques sont en cours sur les stations de pompage TP5, ainsi que sur les stations RH et RB-2000. «Ces travaux nécessitent quelques modifications sur notre programme d’alimentation. La Direction Générale et la société étrangère Sotravic mettront très prochainement un dispositif de ravitaillement avec des camions citernes dans les zones non alimentées. Nous vous publierons dans les prochains jours les zones concernées ainsi que le programme de ravitaillement», précise le communiqué.