Deux mois après le passage du cyclone Kenneth, qui avait violemment frappé les Comores, les aides se font encore désirer chez la population. Les sinistrés, dont certains n’ont toujours pas de toit, se demandent où sont passées les aides. Certains pays et organisations humanitaires internationales, à l’instar des Emirats arabes-unis, du Koweït, de la Croissant rouge aient apporté des aides destinées aux nécessiteux (denrées alimentaires et des médicaments). Lassé, le comité des sinistrés de la ville de Fumbuni, très touchée par le cyclone, ont tenu une conférence de presse avant-hier mercredi dernier pour s’indigner, entre autres, des annonces sans lendemains. « Notre démarche de ce jour est apolitique », a rappelé en guise d’introduction, le président du comité, Mzembaba Abdou, qui par la suite a tenu à dévoiler le but de la rencontre.
« Le cyclone a causé de nombreux dégâts dans les villes côtières comme la nôtre. Nos biens et nos habitations ont été sévèrement ravagés. Au lendemain, le président de la république, s’est aussitôt rendu ici, pour constater les dommages. Mais depuis, nous n’avons rien vu venir «, a-t-il déploré. Les conférenciers ont démenti les informations selon lesquelles, Fumbuni ne ferait pas partie des localités les plus touchées par le cyclone.
Digue non construite
Une dédramatisation qui, aux yeux des membres du comité, reste à l’origine de cet oubli dans lequel seraient tombés les sinistrés de la ville. « Les biens n’ont pas été épargnés. La digue qui protégeait la ville a été détruite. Comment certaines personnes osent dire que Fumbuni ne fait pas partie des localités touchées et qu’il faut la supprimer rouge. C’est inadmissible», a dénoncé, le secrétaire général du comité de soutien, Saïd Toihir. «On a distribué à la population du riz, de l’huile »…, a reconnu ce dernier.» Ces kits alimentaires, construisent-ils des maisons détruites ? s’interroge-t-il. Si certains arrivent à se relever petit à petit, c’est grâce à l’aide de leurs proches se trouvant à l’extérieur. Les sinistrés de Fumbuni se disent abandonnés.
« Les panneaux solaires de l’hôpital, sont endommagés. Jusqu’à maintenant, rien n’a été fait. Nos citernes ont été salinisées lorsque les vagues atteignaient nos demeures. Ils savent que nous ne pourrons pas vivre sans une eau saine. Sans surprise, nous sommes livrés à nous-mêmes. Seul l’adjoint maire de la commune a sollicité l’aide du Pnud. En l’absence d’une digue, les vagues nous menacent, quotidiennement. Elles vont probablement, toucher les habitants et emporter nos maisons. C’est inadmissible », a poursuivi le chargé de communication du comité, Abdoul-anfour Saïd. Malgré, tout cela, ils ne perdent espoir et espère que le gouvernement, ceux qui gèrent les aides humanitaires, auront une pensée bienveillante aux sinistrés au sud de l’île. Pour rappel, la cellule technique de la commission interministérielle du cyclone Kenneth à travers un communiqué de presse avait lancé un avis d’appel d’offre ouvert pour solliciter un bureau d’études (BET) dont l’objectif est justement le diagnostic, l’évaluation des dégâts causés par Kenneth. Ainsi que la rédaction du dossier de consultation des Entreprises, de contrôle et de supervision des travaux des infrastructures et établissements scolaires qui ont été endommagés lors du passage de Kenneth.