La distribution des produits pétroliers à Ngazidja risque d’être paralysée, en raison du malentendu qui oppose la Société comorienne des hydrocarbures (Sch) au Syndicat national des distributeurs des produits pétroliers (Sndpp), au sujet de leur accord commercial. Depuis le 27 avril dernier, les deux parties sont en désaccord concernant le paiement au comptant des commandes. Le Sndpp a décidé de suspendre les commandes journalières, car il s’estime incapable d’acheter les produits de la Sch « au comptant », comme le lui exige cette dernière, et demande l’annulation pure et simple de cette mesure. De son côté, la Sch maintient sa décision, et l’explique par le fait qu’elle doit «faire face aux charges financières dues à la montée des prix au niveau mondial».

Le secrétaire général du Sndpp, Sagaf Riyad, a insisté sur l’annulation et la levée immédiate de la mise en application de la note relative à l’achat au comptant des commandes des produits pétroliers à compter du 15 mai 2023. Il a déclaré que la note perturbe le fonctionnement de la distribution et que les stations ne peuvent pas vendre la totalité de leurs commandes dans un délai de 48 heures. Selon lui, lui et ses pairs  sont incapables de mobiliser sept millions de francs comoriens tous les deux jours. Il a également déclaré que même si la banque leur octroie un prêt de 20 millions de francs, ils seront à la merci de la banque et de la Sch, à cause des intérêts débiteurs de ces banques.

Ahmed Soudjayi Kifia, le chargé de mission auprès de la direction générale de la Sch, a quant à lui rappelé le moratoire de trois mois accordé aux stations-service, suite à une réunion des différebtes parties organisée par le secrétariat général du gouvernement. Il a déclaré que sa société s’est engagée à mobiliser les banques pour faciliter l’octroi de prêts à ces clients de la Sch. Cependant, certains d’entre eux « n’ont toujours pas la capacité de procéder au paiement au comptant de leurs commandes malgré l’accompagnement de la Sch». Pour pouvoir supporter ses charges financières, la société publique a donc décidé d’imposer la vente au comptant de ses produits. Ahmed Soudjayi Kifia a également souligné que certaines stations enregistrent «des marges de bénéfices allant jusqu’à 200 millions de francs par an» alors que d’autres n’arrivent toujours pas à honorer leurs engagements auprès de la Schn