L’Office national d’importation et de commercialisation du riz (Onicor) vendrait-il à certains employés des quantités importantes de riz ? Depuis quelques jours, l’information circule. La raison ? “D’importantes quantités de riz (du don japonais) avaient été découvertes chez la femme d’un ex responsable financier de l’entreprise”, selon nos sources. Pendant que le prix du sac se vend à 12.000 francs, “la commerçante l’écoulait à 13500 francs comoriens”, a ajouté cette source. C’est d’ailleurs cette spéculation qui a attiré l’attention des militaires qui supervisent un peu partout le rationnement de la précieuse céréale. Les hommes en treillis escortent en effet les camions et veillent de près sur la vente afin d’éviter les bousculades.
A l’heure de la distribution, d’aucuns croient savoir que l’octroi de telles largesses ne fait que “susciter la controverse”. D’autant plus que certaines personnes passent des heures dans des files d’attente et repartent souvent bredouille chez elle. Le bémol, “la concernée ne serait pas commerçante en tant que telle”, selon des témoignages. Interrogé, le directeur de l’Onicor, Miroidi Abdou assure qu’aucun employé ne bénéficie ce genre de faveur. “ J’ai moi-même signé en 2021, une note interdisant au personnel de vendre du riz ordinaire. Si c’est le mari qui travaille au sein de la société, sa femme ne peut alors le faire. Vice-versa. En ce qui concerne l’histoire de l’ancien directeur financier, ce n’est pas sa femme qui dans le passé a exercé en tant que commerçante. D’après mes informations, il s’agirait d’une voisine à lui”, a expliqué, Miroidi lors de notre entretien téléphonique d’hier.
Au moment où nous écrivions ces lignes, nous avons, par ailleurs, appris que “1000 sacs de riz du don japonais réservées” seraient stockées au dépôt de l’Onicor situé au nord de Moroni. A ce propos Abdou Miroidi a révélé qu’une bonne partie a bel et bien été vendue ( 500 sacs) ce mardi.L’autre cas qui alimente le débat est celui “d’un haut responsable de l’Onicor” qui se cacherait derrière des commerçants reconnus pour s’approvisionner en riz. “Au sein de l’entreprise, tout le monde est au courant de l’existence de ces pratiques”, a-t-on mentionné. Toutefois, souligne une source bien informée, “il est de plus en plus difficile d’incriminer le dirigeant cité puisque son nom n’apparait nulle part”. Difficile de savoir si une telle opération a reçu ou non l’aval de la direction.
L’aval de la direction ?
Pour notre source, “il est clair que la hiérarchie y est pour quelque chose. Comment se fait-il que l’Onicor se permet-il d’accorder des quantités importantes de riz en cette période de crise à des personnes qui ne répondent pas aux critères ?”. La population peine toujours à se procurer du riz, malgré l’arrivée de 1087 tonnes le week-end dernier.Dans certains magasins, deux personnes se partagent désormais un sac. Alors qu’avant, chacun avait droit à un seul sac. Le bémol, avant-hier, un camion transportant près de 400 sacs de riz était saisi par les forces de l’ordre. Les faits corroborés par certaines sources avaient été relayés sur Facebook. Le propriétaire qui n’est pas un commerçant serait “un ami de l’actuel directeur de l’Onicor”, d’après de nombreuses déclarations. L’Onicor à travers son chargé de communication assurait à Al-watwan que seuls les commerçants ayant avancé de l’argent avant la crise seraient servis avec ce don du riz japonais.
Affaire à suivre