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Domoni ya Ndzuani / Des malentendus pourraient retarder le projet en cours d’alimentation en eau

Domoni ya Ndzuani / Des malentendus pourraient retarder le projet en cours d’alimentation en eau

Société | -   Sardou Moussa

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Le Projet d’adduction en eau potable de l’agglomération de Domoni est financé à hauteur de trois milliards de francs par l’Agence française de développement. Il a été officiellement lancé le 25 novembre 2017 par le président Azali Assoumani. Le chantier devait comprendre l’aménagement du captage de Galani (situé à cinq cent mètres d’altitude), la construction d’un conduit de sept kilomètres depuis la source, de cinq réservoirs ainsi que la réhabilitation de deux autres anciens, de cinq réseaux de distribution, la mise en place de trente-trois bornes fontaines ainsi qu’une prévision de deux cents branchements de particuliers.

 

L’eau a de nouveau commencé à couler des robinets, dans la ville de Domoni, après trois semaines de pénurie. Cette pénurie a, pour rappel, été engendrée par les fortes pluies de fin janvier dernier, qui avaient détruit les réseaux d’adduction de la ville, et inondé le marché local, entre autres dégâts qui avaient été enregistrés. Mais ce retour de l’eau dans l’»ancien réseau» s’est fait au détriment du projet en cours d’adduction en eau potable de l’agglomération de Domoni (Paepad), financé par l’Agence française de développement, et dont les travaux ont été officiellement lancés en novembre 2017.


Mais, à en croire les Domoniens interrogés, les hostilités auraient commencé du côté des responsables du Paepad. «Après les dégâts des intempéries sur les installation d’eau de la ville, la communauté a réparé le réseau. Mais quand, le 19 février dernier, l’eau a été envoyée dans les robinets, elle n’a coulé que dans une partie seulement de la ville. Le lendemain, les habitants sont allés voir du côté du grand réservoir, et que fut leur surprise de constater que les ouvriers du Paepad avaient débranché les tuyaux de l’ancien réseau de cette citerne, pour brancher les leurs. Or leur réseau n’est pas encore opérationnel. La foule s’est alors immédiatement mis à l’œuvre : les anciens tuyaux ont été rebranchés, et au retour dans la ville, la foule est allée huer le maire», nous a raconté Dalila Bacar, journaliste native de cette ville, et qui avait suivi de près ces événements.


A encore les témoignages recueillis auprès d’autres habitants, le maire, Nassuf Ahmed Abdallah, a essuyé ces huées car «suspecté d’être de mèche avec les responsables du Paepad», mais aussi parce qu’il aurait tenu des propos «déplacés» devant certains de ses administrés, qui «étaient passés le matin à son bureau pour avoir des explications». Nous n’avons pas pu avoir les explications du maire, toutefois, prenant sa défense dans les médias le lendemain jeudi, Omar Houmadi, le président de l’Union des comités de l’eau d’Anjouan (Ucea, partenaire du projet ), a affirmé que la question de savoir si la mairie a vendu ou pas les anciens réservoirs de la ville au Paepad n’était pas sensée, car selon lui, ces citernes appartiennent au domaine public, et le projet d’eau en cours est également d’utilité publique, par conséquent les citernes peuvent être utilisés légalement et sans négociation.


Le Projet d’adduction en eau potable de l’agglomération de Domoni est financé à hauteur de trois milliards de francs par l’Agence française de développement. Il a été officiellement lancé le 25 novembre 2017 par le président Azali Assoumani. Le chantier devait comprendre l’aménagement du captage de Galani (situé à cinq cent mètres d’altitude), la construction d’un conduit de sept kilomètres depuis la source, de cinq réservoirs ainsi que la réhabilitation de deux autres anciens, de cinq réseaux de distribution, la mise en place de trente-trois bornes-fontaines ainsi qu’une prévision de deux cents branchements de particuliers.
L’eau devrait, selon les études, couler sans interruption, et le projet des infrastructures devraient avoir une viabilité de 25 ans. Seulement aujourd’hui, le projet risque d’être retardé aussi bien par la destruction d’une partie des travaux déjà effectués par les récentes pluies, suivie de la perte d’une partie de ses équipements (des tuyaux auraient été jetés à la mer par le torrent et retrouvés à Bandrani, à l’Ouest de l’île !), que par ce malentendu né entre ses responsables et ceux de la municipalité d’un côté, et la communauté de l’autre. Le fin-fond du problème étant, en réalité, que cette dernière craint un démantèlement de l’ancien réseau d’adduction d’eau de sa ville, au profit du nouveau.


 SM

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