Une mobilisation communautaire sans précédent. À Domwadju, au nord de Ngazidja, la route reliant Domwambwani au village est en cours de bétonnage, non pas grâce à des financements publics, mais sous l’impulsion d’une association de femmes issues de la diaspora, appuyée par la jeunesse locale et des volontaires.Depuis quelques semaines, le tronçon en question, longtemps laissé à l’abandon, commence à prendre forme sous l’action collective d’une communauté déterminée. «Ce projet n’est pas financé par le gouvernement, contrairement à ce que certains disent », tient à préciser un ancien chef du village de Domwadju. «Il s’agit d’une volonté purement communautaire, née d’un conseil organisé en décembre 2019 à la mairie de Mbude. Lors de cette rencontre, nous avions envisagé la construction d’une route allant de Ntsaweni à Ivembeni.
Mais l’ancien secrétaire de la mairie, originaire de Domwambwani, a proposé de privilégier l’axe Domwambwani–Domwadju», ajoute-t-il.Selon lui, la route devait initialement être reconstruite par des entreprises étrangères en échange de l’exploitation de la cendre volcanique dans la région. «Malheureusement, les engagements n’ont pas été tenus. Finalement, nous avons opté pour une solution plus durable : le béton. Nous redoutions que le goudron se détériore rapidement avec le passage des camions», explique-t-il.
Une logique de solidarité régionale
C’est alors qu’entre en scène la diaspora, notamment les femmes originaires de Domwadju. Informées de la situation, elles se sont mobilisées pour soutenir financièrement le projet. «Ce sont elles qui ont permis de rassembler environ cinq millions de francs comoriens pour le lancement des travaux», affirme l’ancien chef. «Avec l’appui des jeunes du village, les travaux ont commencé et se déroulent bien, grâce à Dieu», se réjouit-il.Pour le secrétaire du comité de la jeunesse, le projet a d’abord été imaginé dans une logique de solidarité régionale. «On voulait impliquer toutes les localités concernées par cette route.
Malheureusement, des complications ont freiné cette approche collective. Finalement, nous avons décidé de concentrer nos efforts sur notre propre portion de route. Cela nous permet aujourd’hui de circuler sans difficulté», nous apprend-il.Malgré un budget modeste, plus de 2,2 kilomètres ont déjà été bétonnés. Et les travaux se poursuivent, toujours avec les moyens du bord et l’engagement sans faille de la communauté.
