Le parquet de la République de Moroni a ouvert une information judiciaire pour meurtres suite au double homicide de deux hommes, le lundi 27 août dernier à Ntsudjini. Il s’agissait de Boina Ali Djabir, âgé de 65 ans, et de son beau-frère, Kassim Mbaé Mouignihazi, âgé de 30 ans. Ouverte contre X depuis le jeudi 30 août, l’enquête est confiée à un juge d’instruction. Selon le procureur de la République, Mohamed Abdou, au stade de l’enquête, l’hypothèse retenue et qui serait à l’origine de l’ouverture de cette information judiciaire est que «le sexagénaire a tué son jeune beau-frère et s’est donné la mort par la suite». C’est au juge instructeur de déterminer, à partir de son enquête, ce qui s’est réellement passé.
Le procureur de la République indiquera que l’enquête se poursuit et pour le moment «personne n’a été placée en détention provisoire». Cette affaire de double homicide a été une découverte douloureuse. «Aussitôt mis au courant de l’affaire, je me suis rendu sur le lieu pour relever le maximum d’indices afin de comprendre ce qui s’est passé». Selon toujours le procureur de la République, des indices ont été collectés, à savoir, les mouchoirs éparpillés dans la chambre à coucher du sexagénaire, des rouleaux de papiers toilettes déroulés, des goutes de sang au niveau de l’œil gauche et à différents endroits du corps de Boina Ali Djabir. «J’ai immédiatement pensé à deux possibilités : soit le sexagénaire est victime d’agression maquillée en suicide, soit il s’est tout seul ôté la vie», a-t-il avancé. Dans son récit, le parquetier ajoutera qu’il a fouillé toute la maison afin de réunir le maximum d’indices possibles. «J’ai ordonné une perquisition et exigé aux gendarmes d’ouvrir toutes les portes et c’est là que nous avons découvert le corps sans vie de la deuxième victime. Il s’agit de Kassim Mbaé Mouignihazi, beau-frère du sexagénaire».
Pour le procureur de la République, cette deuxième découverte macabre a changé la donne. «L’hypothèse que c’est le jeune homme qui a tué le sexagénaire ne tenait plus car Kassim Mbaé est décédé bien avant son beau-frère, son corps baignait dans du sang complètement coagulé», a-t-il expliqué. Au terme de son intervention, le chef du parquet de la République a ajouté que «le corps de Kassim Mbaé contenait deux marques de blessure au niveau du dos et à la tête, et dans la pièce où il a été découvert, se trouvait un bâton maculé de sang qui a probablement servi à tuer le jeune homme. Notre scénario est que le sexagénaire a donné à sa victime un premier coup de bâton par derrière, le jeune homme perd l’équilibre et tombe et il lui a donné un deuxième coup au niveau de la tête qui s’est soldé par une fracture de la mâchoire et une partie du crâne».