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Dr Aboubakar Boina I «Nous devrions mettre aux normes les entreprises des médias»

Dr Aboubakar Boina I «Nous devrions mettre aux normes les entreprises des médias»

Société | -   A.S. Kemba

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Le président du Conseil national de la presse et de l’audiovisuel (Cnpa) revient sur le processus d’attribution de la carte professionnelle des journalistes et les dispositions que l’institution compte bien prendre pour maintenir le travail de professionnalisation du métier. Le régulateur des medias, confronté à d’innombrables défis, esquisse de nouveaux projets qui devraient, selon son chef, accompagner la volonté de l’Etat à assainir un secteur pollué et dominé par le développement rapide du numérique.

 

Le Cnpa vient de procéder à la remise des cartes de presse aux candidats de la première session 2024 Qu’en est-il de ceux qui ont soumis leurs demandes pendant la deuxième session ?

Ceux qui ont soumis des demandes lors de la deuxième campagne de sensibilisation sur les cartes auront les résultats avant la fin de ce mois de mars 2025.

Avez-vous déjà établi un chronogramme pour l’année 2025 ? Comment comptez-vous sensibiliser les pouvoirs publics à accompagner cette dynamique de professionnalisation du métier de journaliste ?

Oui il y aura deux campagnes comme en 2024 : une en milieu d’année et une autre en fin d’année. Le premier pas important est franchi avec l’organisation de la remise des cartes. Nous comptons prendre des initiatives croisées et diverses pour soutenir la professionnalisation.

L’attribution des cartes a été saluée. Quelle devrait être l’étape suivante pour mieux assainir l’environnement et accompagner les médias classiques à renforcer leur secteur de la presse ?

Pour assainir le secteur nous devrions mettre aux normes les entreprises des médias. Pour ce faire le Cnpa a soumis des cahiers des charges aux médias classiques et des conventions aux médias numériques. L’objectif est de les pousser tous à répondre aux conditions énumérées dans le code de l’information et de la communication et faire preuve de professionnalisme. Une initiative d’amendement dudit code sera prochainement soumise en Conseil de Ministres pour une meilleure prise en compte de la régulation du numérique et des réseaux sociaux.

Avez-vous déjà engagé une réflexion sur les avantages éventuels de la carte de presse ?

Oui un projet de texte donnant certains privilèges aux journalistes est également soumis à l’autorité compétente. Le Cnpa va également faire un plaidoyer pour privilégier, voire travailler presque exclusivement avec les professionnels des médias.

Comment le CNPA compte-t-il pousser les médias en ligne à se formaliser et à renforcer son positionnement dans le paysage médiatique national ?

Je l’ai souligné plus haut que nous avons soumis des conventions aux médias en lignes avec des droits et des devoirs naturellement. Plus profondément, nous travaillons sur deux pistes mais je ne peux pas à l’instant vous donner des détails. L’approche que je propose pour la régulation du numérique est de développer des partenariats et des collaborations institutionnelles pour être à la hauteur des enjeux.

Vous avez évoqué un projet de création d’une école nationale de journalisme en partenariat avec l’Université des Comores. Qu’est-ce qui motive cette initiative ?

Comme vous le savez, le secteur de l’information et de la communication est en pleine mutation avec l’omniprésence du numérique et le développement de l’Intelligence artificielle. Le renforcement des capacités des professionnels du secteur doit être permanent et continu. Il est nécessaire aussi de former une nouvelle génération dejournalistes capables de se spécialiser dans des secteurs sensibles comme la santé, l’impact du climat et la résilience.

Le travail de monitoring semble méconnu. Comment le renforcer et mieux le partager avec le public ?

Je concède que le monitoring a du plomb dans l’aile à cause des problèmes d’énergie qui frappent le pays. Nous sommes en passe de trouver une solution satisfaisante et durable. Ainsi, une fois opérationnelle, le Cnpa pourra diffuser des rapports périodiques et conjoncturels. Nous comptons également ouvrir une fenêtre numérique et instantanée entre le citoyen et le Cnpa au sein du système de monitoring. Ainsi, cet outil sera bien connu et exploité à la fois par les décideurs et les citoyens.

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