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Dr Rachmat Attoumane I «Il n’y a pas de régime spécifique pour les personnes atteintes de diabète»

Dr Rachmat Attoumane I «Il n’y a pas de régime spécifique pour les personnes atteintes de diabète»

Société | -   Nourina Abdoul-Djabar

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Certains médecins étrangers, à l’instar de Binetou Cheikh Seck, diététicienne-nutritionniste sénégalaise, affirment que les avancées scientifiques démontrent aujourd’hui que les patients diabétiques n’ont plus besoin de suivre des régimes alimentaires stricts. Al-watwan s’est entretenu à ce sujet avec Dr Rachmat Attoumane Ben Ali, biologiste de formation, responsable du projet Offre de soins chez Santé diabète.

 

D’aucuns affirment aujourd’hui que les régimes alimentaires stricts ne sont plus nécessaires chez la malades du diabète. Partagez-vous cette opinion ?

Effectivement, je la partage totalement.

Les diabétiques comoriens sont-ils bien informés à ce sujet ?
Il est important de noter qu’il n’y a pas si longtemps, les personnes atteintes de diabète étaient soumises à des régimes très stricts, caractérisés par une faible consommation de sucre, de graisses et de sel. Ces aliments étaient étroitement associés à l’hyperglycémie, à la résistance à l’insuline et au développement de facteurs de risque tels que l’hypertension artérielle. Par conséquent, des idées telles que «si vous êtes diabétique, il ne faut pas manger beaucoup et surtout pas d’aliments sucrés» sont encore largement répandues. Le riz, qui est largement consommé aux Comores, est souvent désigné comme un aliment à éviter en raison de sa teneur en sucre.

En outre, une étude menée en 2017 à Ndzuani sur les «croyances concernant l’alimentation des personnes diabétiques» a révélé que la moitié des personnes diabétiques pensent qu’un diabétique ne peut pas manger tous les aliments qu’il souhaite, et qu’un quart d’entre elles pensent que le régime diabétique est réservé exclusivement au membre diabétique de la famille. Ces résultats démontrent la nécessité de renforcer la sensibilisation de la population à ce sujet.

Pourquoi cette évolution ?

Eh bien, traditionnellement, le diabète est associé au sucre, d’où le nom «maladie du sucre». Cependant, de nombreuses études ont montré que ce n’était pas la consommation de sucre ou de graisse en soi qui posait problème, mais plutôt la qualité et la quantité de ces aliments. Les régimes stricts traditionnels se sont révélés inefficaces, et de nombreux patients les abandonnaient, pensant à tort qu’ils pourraient se passer de médicaments s’ils suivaient un régime drastique. Cette approche nuisait gravement à leur contrôle métabolique.

Les personnes qui suivaient un régime drastique auparavant ont-elles subi des conséquences ?

Oui, c’est pourquoi la communauté scientifique a remis en question ces régimes stricts. Beaucoup de patients ont souffert de conséquences psychologiques et métaboliques. Imaginer une personne malade à qui l’on interdit tous les aliments habituels, qui se retrouve isolée des repas familiaux, devient une charge pour ses proches et participe difficilement aux événements sociaux. À long terme, cela devient invivable, et la plupart des personnes atteintes de diabète finissent par abandonner le régime, ce qui peut entraîner des conséquences métaboliques graves, telles que des hypoglycémies répétées.

Quels aliments devraient-ils privilégier ?

Il est important de noter qu’il n’y a pas de régime spécifique pour les personnes atteintes de diabète.
Les recommandations alimentaires données aux patients devraient être appliquées par toute personne désirant avoir une bonne santé. Il est essentiel d’éviter les produits industriels fortement transformés et de privilégier une alimentation diversifiée, accompagnée de féculents et d’aliments verts, en choisissant les bonnes graisses et en réduisant la consommation de sel. Il est également important d’adapter le plan nutritionnel aux besoins et à la faisabilité de chaque patient, en tenant compte des conditions socio-économiques, culturelles et religieuses.

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