Comment votre sujet de recherche a-t-il été reçu au sein de l’Université Sorbonne Nouvelle ?
Le choix du titre a suscité de nombreuses discussions, car il aborde un sujet sensible impliquant un bras de fer politique et diplomatique entre l’Union des Comores et la France.À l’approche de la date de soutenance, et après avoir reçu la convocation des membres du jury, certains d’entre eux ont refusé le titre en raison de l’utilisation du terme “Maore” au lieu de “Mayotte”. Cela a été perçu comme une prise de position en faveur de la revendication comorienne.
Le fait d’avoir choisi ce titre représentait-il un défi par rapport aux autres étudiants d’origine comorienne ?
Sans prétention, je dirais que c’était un véritable challenge, un pari risqué pour ma vie, car je considère que je ne suis rien comparé à mon pays.Je pense avoir donné un coup de pouce aux autres étudiants désireux de s’intéresser à des thématiques liées au pays. Par ailleurs, j’aimerais encourager ces étudiants à ne pas se décourager sous prétexte que personne n’a encore travaillé sur ces sujets.
Lors de la constitution de votre corpus, quel sentiment avez-vous ressenti de la part des institutions mahoraises ?
Honnêtement, j’ai rencontré beaucoup de difficultés à Mayotte. Le simple fait de me déplacer pour travailler sur cette thématique a été mal perçu par certains. Par exemple, un préfet a refusé de me recevoir, prétextant que je représentais une menace, alors que je cherchais simplement à réaliser une interview pour authentifier les informations que j’avais recueillies. Cela a été mentionné dans mon rapport.
Vous avez évoqué la semaine dernière l’ouverture d’un département à l’université des Comores. Pouvez-vous nous détailler ce projet ?
Oui, en effet, l’idée est d’ouvrir un département. Progressivement, nous essayerons de construire des entités en collaboration avec des instances étrangères.J’en ai discuté avec le président de l’Université Sorbonne Nouvelle et le chef du département des sciences de l’information et de la communication. J’ai également soumis ces doléances à l’Université des Comores, afin de réfléchir à la mise en place de ce département ici. À l’avenir, pourquoi ne pas envisager la création d’une faculté?.