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Dragage du port de Mutsamudu I Le dialogue de sourds se poursuit

Dragage du port de Mutsamudu I Le dialogue de sourds se poursuit

Société | -   Sardou Moussa

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La Société comorienne des Ports (Scp) et Anjouan stevedoring company, le bailleur, ne sont pas sur la même longueur d’ondes sur divers aspects des travaux de dragage. Au regard de la Scp, choisie comme maître d’ouvrage de ce chantier par le ministère des Transports maritimes, Anjouan stevedoring company, le financier, doit juste donner l’argent et regarder le dragage se faire. Sauf que cette dernière ne l’envisage pas du tout de cette manière. Et, c’est le statu quo.

 

Le dragage du port de Mutsamudu, on en parle depuis trois ans, mais il est par contre difficile de savoir si le projet avance. Sauf peut-être au niveau des courriers, que s’échangent, parfois dans une ambiance électrique, les différentes institutions concernées. Et le dernier a émané de la Société comorienne des ports (Scp), le 26 octobre dernier. C’est d’ailleurs plus qu’une lettre : c’est carrément une mise en demeure contre Anjouan stevedoring company, la société assurant la manutention au port de Mutsamudu et qui est censée financer ce dragage.


Le directeur général de la Scp, Mohamed Saïd Salim Dahalane, a fait savoir à son homologue d’Asc, à travers cette missive, que les travaux du dragage devaient débuter avant la fin de l’année, précisant que ce devait être “avant la période pluvieuse”. Il lui a également signifié “la notification du choix fait par le gouvernement portant sur la sélection de la société Zanzibar Maritime and Diving Limited, après examen de dossiers”.

Le choix de l’entreprise

Selon nos informations, le choix de l’entreprise devant procéder au dragage serait déjà arrêté par le gouvernement, et Dahalane met en garde Asc que “toute autre démarche ne s’inscrivant pas sur cette lignée constituerait une lourdeur contreproductive sur un dossier auquel le gouvernement s’est déjà prononcé (sic)”.


Au regard de la Scp, choisie comme maître d’ouvrage de ce chantier par le ministère des Transports maritimes, Anjouan stevedoring company, le financier, doit juste donner l’argent et regarder le dragage se faire. Sauf que cette dernière ne l’envisage pas du tout de cette manière.En effet, trois jours avant ce courrier, la société manutentionnaire du port de Mutsamudu avait répondu à une précédente lettre du ministère des Transports, qui contenait déjà quasiment les mêmes recommandations.


Asc avait notamment souhaité que lui soient fournis “quelques détails sur les travaux de dragage” que cette entreprise tanzanienne “a déjà effectués avec succès”, car elle, n’en avait pas eu vent.
Au même moment, elle avait présenté une offre d’une société réunionnaise, Seanergy, qui a déjà réalisé une étude au port de Mutsamudu et qui, d’après Asc, “est une entreprise de dragage qui a réalisé plusieurs projets dans la région”. Mais la Scp ne veut pas entendre parler de cette entreprise réunionnaise. “Nul besoin de rappeler les limites de votre offre alternative de Seanergy datant de trois ans, qui n’a pas fait l’objet d’appel d’offre et n’a jamais été communiqué au gouvernement”, tacle Dahalane.

Réaliser l’opération avant le début de la saison des pluies

Les deux sociétés, Asc et Scp, divergent en fait de vue sur bien d’autres points. A commencer par la saison choisie pour la réalisation de l’ouvrage. “Comme pour tous les grands travaux importants de cette nature et conformes aux normes internationales, nous exigerons un minimum de 3 devis indépendants présentés pour pouvoir parvenir à un choix réussi et satisfaire à la conformité des investissements et au respect de la gouvernance d’entreprise”, a notamment souhaité Asc.

 

“Nous sommes d’avis que tout dragage doit être effectué après toute pluie afin d’inclure l’enlèvement de tout le limon, par la suite, la rivière doit être gérée pour s’assurer qu’il n’y a plus de flux de matériaux dans le port”, a aussi fait savoir l’entreprise, objectant l’idée de la Scp de réaliser l’opération avant le début de la saison des pluies.Il convient de noter que l’année de son inauguration, en 1985, le port de Mutsamudu, baptisé depuis quelques années Port international Ahmed Abdallah Abderemane, mesurait jusqu’à 9 mètres de profondeur.Aujourd’hui, la boue et les détritus drainés par la rivière qui y débouche ont réduit cette profondeur de presque quatre mètres. D’où l’urgence de réaliser ce dragage, annoncé par les autorités publiques, à tour de rôle, depuis trois ans.

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