Cinq enfants s’amusaient près de la plage de Djwaezi vendredi 15 novembre dernier, lorsque trois d’entre eux, âgés de 7, 8 et 9 ans, ont décidé d’utiliser un congélateur usé trouvé sur place comme embarcation improvisée. Transportés par les courants marins, ils se sont éloignés du rivage et se sont retrouvés dans une zone où l’eau était plus profonde.Les deux autres garçons, qui avaient hésités à monter sur l’embarcation, ont préféré rester près du rivage. «Leur embarcation s’est renversée. Nous les avons vus en train de se noyer. On a vite compris qu’il fallait appeler à l’aide car nous ne pouvions pas les secourir nous-mêmes», racontent-ils, encore terrifiés. Les témoins présents sur les lieux ont rapidement alerté les secours, notamment la Sécurité civile. Selon les informations recueillies, le premier garçon, âgé de 9 ans, a été retrouvé vivant.

Le second, dans un état critique, est décédé quelques minutes après son arrivée à l’hôpital. Quant au troisième, il a été porté disparu. Les recherches ont continué toute la nuit de vendredi à samedi matin. Ce n’est qu’à 14 heures que deux pêcheurs ont découvert le corps du dernier enfant près de la plage de Komodju, à quelques kilomètres de Djwaezi. Les deux cousins ont été enterrés dans l’après-midi au cimetière local, sous le regard attristé de toute la communauté. À Djwaezi, le silence règne et les plages sont désertes. Les visages des habitants trahissent une profonde tristesse. Ce drame relance le débat sur l’introduction de cours de natation dans les écoles. Dans cet État insulaire, où de nombreux habitants ne savent pas nager malgré leur dépendance à la mer pour les déplacements, la question de la sécurité en milieu aquatique devient urgente.

Abdillahi Housni