La Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés (Cndhl) a organisé mercredi dernier, une formation de deux jours à l’hôtel Méga Lux à Wani. Trente personnes issues de la police et la gendarmerie nationale ont pris part à cette formation qui avait pour objectif de sensibiliser les agents sur « les normes internationales des droits de l’homme et la lutte contre la torture».
A l’occasion, la présidente de la Cndhl, Sittou Raghadat Mohamed, a insisté sur l’importance de ces enseignements pour améliorer les pratiques sur le terrain. «Le terme ‘torture’ est malheureusement trop souvent associé aux forces de l’ordre. Chaque fois qu’une personne est interpellée. Ce que nous voulons faire, c’est clarifier les concepts, expliquer ce qui est réellement considéré comme de la torture et ce qui relève de mauvais traitements ou de violences physiques sans pour autant répondre à la définition stricte de la torture», a-t-elle souligné.
Un changement de comportement des acteurs
La formation visait également à rappeler aux forces de l’ordre les notions de violence physique, de sévices et des coups et blessures notamment. «La torture doit avoir un objectif précis, souvent l’obtention d’aveux. Mais nous devons insister sur le fait qu’en tant que forces de l’ordre, nous avons une mission de protection et non d’oppression. Cette distinction est cruciale pour un changement de comportement dans la pratique des droits de l’Homme », a-t-elle insisté.
Sittou Raghdat Mohamed a fait savoir qu’à travers cette formation, les deux formateurs nationaux engagés, qui sont des juristes travaillant au sein de la commission nationale des droits de l’Homme, vont aider les participants à approfondir leurs connaissances des textes internationaux, notamment les conventions signées par les Comores qui, selon la présidente de la commission nationale des droits de l’Homme, restent des moyens concrets pour lutter contre la torture.
La présidente du Cndhl espère un changement de comportement des acteurs après cette formation. «Nous espérons que cette formation entraînera un changement réel dans la manière de procéder et d’interagir entre les forces de l’ordre et les citoyens, car il s’agit de protéger et de promouvoir les droits fondamentaux », a-t-elle déclaré avant de montrer que ce genre de formation permet des échanges francs à travers lesquels on rappelle aux autorités locales leurs responsabilités. En marge de la formation, des visites ont été effectuées au parquet de la République (à Mutsamudu) et à la prison Koki ce jeudi. Une rencontre avec le gouverneur devrait également avoir lieu ce vendredi.