Récemment, la préfecture de Mayotte a alerté sur la présence de Bisphénol A dans plusieurs boissons en canette consommées à Mayotte et dans le reste de l’archipel, notamment le Star Cola (300 ml), le Coca-Cola original Tast (330 ml) et le Double Seven Energy Drink (250 ml). Les numéros de lot concernés sont respectivement P05042024 pour le Star Cola, P14Jun24MT3-12 55BB14JUN25 pour le Coca-Cola, et P20240428L287314 pour le Double Seven Energy Drink. Cette contamination représente un risque sérieux pour la santé publique, le Bisphénol étant reconnu pour ses effets nocifs, notamment son potentiel cancérigène et sa contribution à des maladies comme le diabète.
Face à cette situation préoccupante, la directrice générale adjointe de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’environnement (Inrape), Farahati Mohamed Rachid, a réagi. Elle a annoncé que des agents du service de la sécurité alimentaire sont actuellement en mission d’inspection auprès des importateurs afin de localiser ces lots de produits pour pouvoir les retirer du marché. «Dès que l’information nous est parvenue, nous avons lancé une opération de vérification de la présence de ces produits pour pouvoir les analyser auprès de nos sous-traitants à l’étranger.
Une fois confirmée, nous allons les retirer du marché», a-t-elle déclaré. En parallèle, Farahati Mohamed a précisé que le dédommagement des commerçants touchés par cette situation sera géré directement entre eux et leurs fournisseurs, soulignant ainsi la responsabilité partagée dans ce type de crise sanitaire. La directrice générale adjointe assure que L’Inrape continue de surveiller la situation de près et encourage les consommateurs à signaler toute anomalie ou produit suspect qu’ils pourraient rencontrer.
Réduisant la consommation de produits
«La sécurité alimentaire demeure une priorité, et l’institution s’engage à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la santé publique», confie-t-elle. Le bisphénol A (Bpa) est un composé chimique utilisé principalement dans la fabrication de plastiques et de résines. On le retrouve dans de nombreux produits de la vie quotidienne, comme les bouteilles en plastique, les contenants alimentaires, les revêtements intérieurs des boîtes de conserve, et même certains produits médicaux. Le Bpa est un perturbateur endocrinien, ce qui signifie qu’il peut interférer avec le système hormonal. Il imite l’œstrogène et peut potentiellement affecter le développement et le fonctionnement des organes reproducteurs, surtout chez les fœtus et les jeunes enfants.
Des études ont montré que l’exposition à long terme au Bpa pourrait être liée à des problèmes de santé tels que les troubles de fertilité, un risque accru de certains cancers (comme le cancer du sein ou de la prostate), des troubles du comportement et du développement cérébral chez les enfants, ou encore des maladies cardiovasculaires.
En réponse aux préoccupations concernant le Bpa, des substituts comme le bisphénol S (Bps) ou F (Bpf) sont parfois utilisés, mais il n’est pas encore clairement établi qu’ils soient sans risque. Il est donc recommandé, dans la mesure du possible, de limiter l’exposition au Bpa en choisissant des contenants en verre ou en acier inoxydable, en évitant de chauffer des aliments dans des contenants en plastique, et en réduisant la consommation de produits emballés dans des boîtes de conserve.
Said Toihir