Le gouvernement dont la liste a été rendue public avant-hier lundi 1 juillet, comporte 15 ministres dont deux femmes et de nombreux jeunes. «Un gouvernement de rupture avec la vieille garde qui incarne bien le slogan électoral du «Renouveau», indique Nourdine Abdou Salim. Ce chargé des relations avec l’Europe au ministère des Affaires étrangères, dit espérer que cette nouvelle génération promue réussira à impulser quelque chose qui contribuera au développement du pays.
Mohamed Abdou Hamadi est du même avis. La promotion des femmes et des jeunes à des portefeuilles ministériels est un pas important. «Le Président de la République a accordé sa confiance aux jeunes cadres surtout en répondant à leurs vœux les plus chers avant, durant et après la campagne et la tenue des élections présidentielle et gubernatoriales du 14 janvier dernier», estime-t-il. Le directeur du Centre de traitement des données électorales (Cntde), dit attendre beaucoup «de ce gouvernement composé des ministres avec portefeuilles pleins, qui est le signe d’une confiance totale du chef de l’Etat à ces hommes et femmes qui avaient des responsabilités dans l’administration publique de notre pays avant leur nomination».
Pour Sultane Abdourahim Cheikh, la nouvelle équipe gouvernementale répond au vent de changement qui s’opère en Afrique. D’après le directeur de publication du journal Al-fajr, les profils des jeunes ministres vont avec les portefeuilles que le chef de l’Etat leur a confiés. «Il reste à savoir, s’ils auront l’audace et la volonté d’apporter le renouveau, voulu par le camp présidentiel», s’est-il interrogé, regrettant par ailleurs l’absence dans le nouveau gouvernement d’un «leader incarnant l’expérience».
«La composition du nouveau gouvernement relève de l’amateurisme. Pourtant, en cette période de crise mondiale, où l’économie est bouleversée, et la stabilité mondiale menacée, l’amateurisme n’a pas sa place dans aucun gouvernement», critique de son côté Yhoulam Athoumani.Ce docteur en droit public reste convaincu que «la rupture avec les anciens ne signifie pas confier des postes à des amateurs».
«Dois-je rappeler qu’il y a une différence entre fonction politique et fonction technique ? Les postes politiques ne doivent pas être confiés qu’aux personnes possédant à la fois des capacités politiques et techniques. Capacités politiques par le leadership, par l’engagement politique et par la prise de position aux débats. Et capacités techniques en raison des connaissances qu’on possède s’agissant du domaine concerné», soutient-il. Et de poursuivre que : «Sur ces personnes nouvellement nommées, qui d’entre elles possèdent cette capacité politique ? Ce n’est pas parce qu’on traînait dans les meetings qu’on pourrait s’attribuer les mérites d’un leader ? Qui parmi elles participaient aux débats politiques ? Qui parmi elles allaient dans les médias pour défendre une prise de position ? Qui d’entre elles osaient s’affirmer par la pensée et par l’idéologie ?»