Une table ronde consacrée à la problématique des déchets plastiques s’est tenue ce jeudi 3 juillet à l’Union des chambres de commerce, d’industrie et d’artisanat (Uccia), à Moroni. Organisée dans le cadre du projet Exploi de la Commission de l’océan indien, cette rencontre a réuni plusieurs institutions locales, des entrepreneurs du secteur des déchets ainsi que des membres de la mission océanographique Plastic Odyssey, venue partager son expertise.
À l’ouverture des discussions, Saïd Abdallah Nayim, directeur général adjoint de l’Agence nationale de gestion des déchets (Angd), a dressé un état des lieux préoccupant. « La gestion des déchets représente un défi environnemental et sanitaire majeur. Nos pratiques actuelles sont inadaptées et les conséquences sont visibles sur la qualité de vie de nos populations », a-t-il signalé.
Créée en 2020, l’Angd tente de pallier le manque d’infrastructures, en particulier dans les zones rurales non couvertes par les services de collecte. Selon les données présentées, les déchets plastiques représentent environ 10 % des déchets produits dans le pays, avec une majorité issue de produits importés : sacs, bouteilles, emballages divers. Les zones les plus touchées sont la capitale, Moroni, ainsi que les chefs-lieux de Ndzuani, Mutsamudu, et de Mwali, Fomboni.
Pour faire face à ce fléau, plusieurs pistes ont été évoquées : sensibilisation des populations, mise en place de mécanismes de valorisation, renforcement des capacités, amélioration des dispositifs de tri, de collecte et de traitement, ainsi que la nécessité d’investir dans des infrastructures adaptées telles que des conteneurs, des broyeurs ou encore des points de collecte dans les établissements scolaires.
La parole a également été donnée à Margot Rouzaut, responsable de la campagne du bateau Plastic Odyssey, qui a évoqué l’urgence d’agir mais aussi les opportunités économiques liées au recyclage. « Les solutions existent et sont simples. Le recyclage peut créer des emplois, générer de la valeur et inspirer l’entrepreneuriat local. À bord de notre navire-laboratoire, nous transformons les déchets plastiques en objets utiles comme des matériaux de construction ou de mobilier », a-t-elle expliqué.Cette rencontre a permis de renforcer les liens entre les acteurs locaux et les experts internationaux, avec un objectif commun : transformer le défi des déchets plastiques en levier de développement.
