De Moroni à Dzaudzi, les médias comoriens sont endeuillés à l’annonce du décès de la journaliste Anliat Boina Issa, survenu ce jeudi 21 janvier. C’est une des grandes voix comoriennes de la radio qui s’est éteinte. Grand-reporter à Mayotte première, Anliat a été pendant plus d’une trentaine d’années, une infatigable journaliste. Passionnée par son métier, elle a connu toutes ses facettes.

Le reportage de terrain, la présentation. Elle est passée de la radio à la télévision, imposant aussi bien la douceur de sa voix, son tempérament calme et posé, et surtout le refus de tomber dans les travers d’une information tendancieuse.

Si elle fut parmi les pionnières de RFO, devenue Mayotte 1ère, Anliat Boina Issa n’a jamais renié son appartenance à l’archipel des Comores. Elle en était même le produit. Elle qui a passé une partie de sa jeunesse avec sa famille à Moroni, à la Coulée de Lave. Bachelière de la promotion 81/82 au Lycée Saïd Mohamed Cheikh, comme toute sa promotion, elle a fait le service national obligatoire qui donnait droit par la suite à la bourse comorienne.

«Nous sommes partis ensemble avec Anliat au Maroc poursuivre nos études supérieures à l’Institut Supérieur de journalisme de Rabat où elle a soutenu un Mémoire de fin d’étude consacrée à Radio-Comores», rappelle le journaliste Mohamed Jafar Abas. C’est d’ailleurs à la radio comorienne, que la jeune journaliste fera ses premiers pas à la fin de ses études.

Dans le courant de l’année 1988, Anliat a été sélectionnée par la direction de Radio-Comores pour un stage de programmation radio à l’institut de Journalisme de Bordeaux. Native de Mayotte, elle a répondu au retour de ce stage à une offre de poste de la chaîne outre-mer pour venir travailler à RFO-Mayotte.

En dehors du travail, Anliat a été une passionnée de Basket Ball. «Je me souviens que nous avons joué ensemble au Basket à Mwali» a indiqué une des amies d’enfance Anliat en apprenant son décès.
Sa mort laisse la grande famille des journalistes comoriens orpheline. Anliat Boina Issa mérite toute notre admiration. C’est notre devoir de journaliste de rétablir la vérité sur sa carrière professionnelle. Pour que sa mémoire ne soit pas instrumentalisée sur l’autel de considérations politiques. Que notre consœur Anliat repose en paix.

Kamal’Eddine Saindou