Né le 10 décembre 1977 à Bandamadji Itsandra, Ahmed Bourguiba Hamadi Ali est décédé le 5 septembre dernier en France. Son corps est arrivé ce samedi 15 septembre aux Comores pour son inhumation. Sa ville natale a été envahie par des artistes, des politiciens, des jeunes, des notables et des femmes venus lui rendre un dernier hommage.
Marié, Bourguiba a laissé derrière lui deux enfants : une fille de 5 ans et un garçon de 3 ans. Lors des obsèques, l’ancien ambassadeur Mohamed Ali Dia, parlant au nom de la ville de Bandamadji, a remercié tous ceux qui ont fait le déplacement pour participer à l’enterrement. Il a également exprimé sa gratitude à la ville de Mitsamiouli, ville d’origine de la femme de Bourguiba, avec laquelle il a eu ses deux enfants.
Un artiste engagé
Mohamed Ali Dia a affirmé que Bourguiba était non seulement un artiste engagé mais aussi un artiste de conviction. «Il a toujours transmis son message avec passion et amour. Nous sommes tous témoins de son combat et de son engagement pour le pays à travers ses créations», a-t-il dit. Passionné de musique depuis son enfance, le regretté a commencé sa carrière professionnelle en 2004 avec la sortie de son premier tube «Rohoni», une chanson d’amour qui l’a rendu célèbre. En 2007, il a sorti «Hazi», une chanson engagée sur l’entrepreneuriat, qui l’a propulsé sur la scène événementielle. Cette chanson a été choisie comme hymne du Bureau international du travail (Bit) pour la région océan indien, ainsi que pour l’Afrique.
Bourguiba a également écrit plusieurs chansons de campagne pour la sensibilisation de la population, parmi lesquelles «la chanson sur la Francophonie». Il a aussi chanté, en mars 2010, l’hymne du Bureau international du travail (Bit) pour l’océan indien en 2009, puis une chanson et un clip contre le travail des enfants recommandés par le même Bit en 2010.
S’en sont suivies une chanson de lutte contre la pauvreté commandée par le Pnud à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la pauvreté le 17 octobre 2010, ainsi qu’une chanson contre les violences faites aux femmes et aux enfants en 2013. En décembre 2018, il a composé une chanson de campagne pour les droits de l’homme, et en août 2022, une chanson pour la protection des tortues et du parc marin de Mwali, commandée par l’organisation non gouvernementale Adsi. Bourguiba a également participé à plusieurs concerts en France au cours des trois dernières années.
Un intellectuel certifié
Connu comme un artiste engagé, Bourguiba était aussi un intellectuel accompli. Il a fait ses études primaires et secondaires à Bandamadji-Itsandra et au Lycée Said Mohamed Cheikh de Moroni, où il a obtenu son baccalauréat littéraire en 2000. Pour ses études supérieures, il a fréquenté l’École nationale d’administration et de commerce (Enac), où il a obtenu un Bts en 2002.
À l’ouverture de l’Université des Comores, il s’est inscrit à la faculté de droit et a obtenu sa licence en 2006. Il a déjà été journaliste stagiaire à la Gazette des Comores avant de rejoindre l’École Française Henri Matisse comme surveillant d’externat de 2007 à 2008. En 2010, il a été administrateur de l’établissement Salim-Badriat et Fils. Entre 2012 et 2013, il a été professeur de musique à l’école Mouinat. Depuis 2017 jusqu’en 2021, il a occupé le poste de chargé de production et de mise en œuvre des activités (service communication) au Bureau géologique des Comores (Bgc).