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Décès de Hachim Saadi La perte d’une grande voix de la radio

Décès de Hachim Saadi La perte d’une grande voix de la radio

Société | -   A.S. Kemba

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Pur produit de la Radio Comores. Le journaliste est devenu au fil des décennies une source d’inspiration pour des dizaines de jeunes professionnels qui ont évolué sous ses directives. Il était l’une des grandes voix de la Radio nationale (en Shikomori et en Français) pendant plus de vingt ans. Il deviendra l’une des pièces maîtresses des débats à la télévision nationale de 2009 à nos jours.

 

Le journaliste Hachim Saadi a été inhumé vendredi 17 janvier à Ntsudjini en présence d’une foule importante venue rendre hommage à l’un des grands serviteurs de la presse comorienne, décédé le même jour à l’âge de 58 ans. Autorités politiques, hauts cadres de l’administration, notables, responsables de medias et professionnels de la presse ont tous accompagné la dépouille jusqu’au cimetière familial où il repose en paix.

Les qualités professionnelles du défunt

À l’annonce de son décès, les hommages n’ont cessé d’affluer en continu sur les réseaux sociaux. «Ce décès a profondément bouleversé la Direction générale ainsi que l’ensemble du personnel de l’Ortc», annonce, via les réseaux sociaux, le directeur général de l’Office de radio et de télévision des Comores (Ortc), Hablani Assoumani. Le défunt a été jusqu’ici son conseiller technique et un fidèle collaborateur.«Ayant eu l’honneur de le côtoyer lors de mon passage à la direction de l’Ortc, je mesure pleinement l’immense perte que représente son départ pour la presse comorienne», écrit, de son côté, M’sa Ali Djamal, ancien directeur général de l’Ortc qui a loué les qualités professionnelles du défunt, précisant, entre autres, que le journaliste «se distinguait par sa culture approfondie, sa rigueur intellectuelle et son respect indéfectible pour la profession».


Hachim Saadi a été une grande référence du paysage audiovisuel public, passant presque toute sa carrière à la Radio Comores.  «Hachim fut un modèle d’engagement, de passion et de dévouement pour son métier. La radio était véritablement son monde», a souligné Abdou-Salam Saadi. «Sa voix radiophonique nous manquera pour longtemps». Une immense perte pour le journalisme et pour le pays

Un pur produit de la Radio Comores

Il s’agit d’un pur produit de la maison. Le journaliste est devenu au fil des décennies une source d’inspiration pour des dizaines de jeunes professionnels qui ont évolué sous ses directives. «Hachim Saadi était mon Foundi pour m’avoir encadré au début des années 2000 lors de mon court passage à la Radio nationale», a témoigné Assoumani Maoulida alias Parabolique, ancien journaliste de Djabal TV. «Il avait son style et rien que pour cela, il se distinguait des autres», ajoute Kamalidin Ben Ali. «Il aimait son travail», ajoute un autre internaute.Son pacifisme et son humour lui ont valu le surnom de «l’ami de tout le monde» à la maison de la radio tant le défunt, avec son humour, avait une aisance naturelle à faire rire tout le monde. Mais surtout une passion spéciale à tisser des relations de confiance avec les employés, d’une part, et les collaborateurs, d’autre part, placés sous son autorité. Au-delà des qualités humaines, Hachim Saadi, très posé et discret, avait des qualités professionnelles bien reconnues, une capacité d’adaptabilité bien rodée et une rigueur dans le traitement de l’information et la conduite des débats de fond.


«Sa capacité à rendre accessibles des informations souvent techniques était remarquable. J’ai toujours été frappé par sa vivacité d’esprit et sa compréhension profonde des enjeux de notre société. C’était un professionnel rigoureux et mesuré, évitant les outrances verbales si courantes dans le paysage médiatique», souligne Ali Moindjié pour qui «Hachim était un journaliste accompli, aux compétences multiples».Journaliste aguerri, Hachim Saadi avait accumulé une riche expérience après une courte mais solide formation à l’ex-Ecole nationale d’enseignement supérieur (Enes de Mvouni) entre 1986 et 1988, après l’obtention de son baccalauréat en 1985, soit la deuxième génération formée après celle de feu Amad Mdahoma, ancien directeur général du journal Al-watwan (2000-2005). Il fait partie de la troisième génération des journalistes comoriens après celle de Said Ali Kemal et d’Aboubacar M’changama.

La troisième génération des journalistes comoriens

Il intègre la Radio Comores en 1988 et gravit presque tous les échelons : présentateur radio, producteur d’émissions, rédacteur en chef puis directeur général adjoint. Il était l’une des grandes voix de la Radio nationale (en Shikomori et en Français) pendant plus de vingt ans.Parallèlement, Hachim Saadi a bénéficié de nombreuses formations à l’étranger notamment en Allemagne, travaillant pour la Deutsche Welle et devenant l’un des fruits de la coopération technique tissée par les Comores avec ce pays.Grâce à son expérience, il deviendra une pièce maîtresse des débats à la télévision nationale à partir de 2009. Il s’intéressait beaucoup plus aux émissions économiques et était un grand professionnel et un grand amoureux de la maison. Avec le temps, il deviendra chef de programme à la télé puis conseiller technique du directeur général. Il laisse derrière lui deux enfants.

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