Il faisait partie de la première génération de journalistes à intégrer la rédaction d’Al-watwan près de quatre ans après sa création. En 1989, d’abord comme reporter au siège à Moroni, puis et pour longuement jusqu’à avant-hier, correspondant permanent et chef de l’antenne régionale du journal à Mwali.
Le corps de Nansuri Riziki a fait un dernier passage au siège du journal Al-watwan, tôt dans la matinée d’hier (notre photo) avant le départ vers l’aéroport, où des journalistes, des amis de la presse et des personnalités du pays, entre autres, ont rejoint le personnel du Quotidien national, dans la grande cour de l’établissement à Moroni-Magudju, pour rendre un dernier hommage à leur collègue. Une prière funéraire qui s’est déroulée dans le strict respect des mesures de distanciation à cause de la pandémie de Coronavirus.
Aussitôt après l’annonce du décès, les hommages ont afflué sur les réseaux sociaux. «Je suis profondément bouleversé par la nouvelle de la disparition du journaliste Mohamed Nansuri Riziki qui a été mon collègue à Al-watwan pendant de longues années», a écrit le journaliste Ali Moindjié. Il a témoigné également que «Homme de culture, Nassuri était également l’une des meilleures plumes de la presse comorienne avec une conscience élevée de l’éthique professionnelle. Je prie pour que Dieu lui fasse miséricorde et présente mes condoléances à ses proches».L’ancien journaliste et correspondant d’Al-watwan à Ndzuani, Abidhar Abdallah, a souhaité «paix à son âme. Avec sa disparition, j’ai à la fois perdu un collègue et mon meilleur enseignant en terminale.
En 1995, année de bac, il était mon prof d’histoire et géographie». Après l’école primaire à Fomboni et le collège et lycée à Mutsamudu, Mohamed Nansuri Riziki a fait sa formation de journalisme à Bordeaux en France. Il a, tour à tour, enseigné l’histoire et géographie au lycée de Fomboni et dans des écoles privées et exercé le métier de journaliste. Il fut aussi secrétaire général du ministère insulaire des Affaires sociales du régime du président de l’île autonome de Mwali, Mohamed Said Fazul. Mais Riziki a été un homme qui s’est beaucoup investi pour la société civile et les Ong locales. Il a occupé la présidence de la Fondation comorienne des Droits de l’homme (Fcdh), président et puis président d’honneur d’Action plus Sida à Mwali. Aussi, il apportait énormément un appui en jouant un rôle de conseiller aux organisations féminines de la place : Renag, Réseau Femme et développement, Fawecom, entre autres.
Dans nos colonnes, il nous avait habitués à un style, particulier à lui, mêlant à l’information de l’humour et une pointe de dérision, selon le sujet. Il se fâchait rarement et oubliait vite la rancœur. Plutôt, il s’employait toujours à puiser dans sa vécue des histoires croustillantes à faire rire son entourage. Il savait respecter tout le monde d’où le respect qu’il bénéficiait de tous. Le collègue Riziki a laissé une veuve et deux filles qu’il s’est déployé à éduquer jusqu’à devenir de grandes personnes en mesure de supporter aujourd’ui la disparition de papa. Paix à son âme.
Mohamed Soilihi Ahmed